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0018 Jades Archaïques de Chine : vol.1
中国の古玉 : vol.1
Jades Archaïques de Chine : vol.1 / 18 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000245
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de Lan-t'ien au Chàn-si ; mais aucun de ces sites n'a pu être encore retrouvé. Les prétendus jades de Sou-tcheou (Kan-sou) ne sont que des serpentines I. Dans son Lapidarium sinicum publié en chinois et quifaitpartie desMemoirsofthe Geological Survey of China (1921), M. H. T. Chang (Tchang Hong-tchao) n'apporte ici aucune information nouvelle '. Les jades-néphrites se rencontrent aujourd'hui dans les montagnes au Sud de Khotan (Turkestan chinois) et dans la région du lac Baïkal ; c'est Khotan qui, depuis le début de notre ère tout au moins, a alimenté le marché chinois. M. H. T. Chang incline à admettre qu'il en était déjà de même au temps des Tcheou et même avant eux, mais c'est en vertu de théories des plus contestables sur la nature des rapports qui ont pu exister entre la Chine et l'Asie Centrale dès la plus haute antiquité. Dans l'état actuel de nos connaissances, il semble plus vraisemblable qu'on ait exploité autrefois en Chine des gisements de néphrite assez importants, mais qui s'épuisèrent de bonne heure, et probablement dès la fin des Han.

Au cours des dernières années, des découvertes surprenantes ont commencé de nous révéler le préhistorique du sol chinois. Les PP. Licent et Teilhard de Chardin ont retrouvé des stations de l'homme paléolithique dans le bassin du moyen Fleuve Jaune sous trente et quarante mètres de loess. Le service géologique de Chine, secondé par les professeurs Andersson et Arne, a recueilli dans la Mandchourie méridionale, au Ho-nan, au Kan-sou, de nombreux monuments de la fin du néolithique ou de cette époque où le bronze commence à paraître à côté de la pierre et qu'on appelle énéolithique. Les vestiges de l'homme paléolithique en Chine sont trop fragmentaires et rejettent en un passé trop lointain pour qu'on ait encore tenté de leur accrocher aucun système. Mais l'homme énéolithique, trois ou quatre mille ans peut-être avant notre ère, est presque protohistorique, et on a essayé déjà de reconstituer, grâce à lui, la protohistoire de la Chine. La céramique qu'il fabriquait sur le sol chinois rappelle parfois d'assez près celle d'Anau au Turkestan russe, voire d'autres sites plus éloignés comme Suse ou Tripolé. Sans revenir aux imaginations de Terrien de Lacouperie et de Ball sur l'origine mésopotamienne des Chinois, certains ont repris l'idée, soutenue jadis par Richthofen, que le berceau des Chinois devait être cherché aux confins du Turkestan russe et du Turkestan chinois. Les Chinois, partis ainsi d'Asie Centrale, auraient conquis le bassin du Fleuve Jaune, et apporté avec eux les types céramiques en usage dans leur pays d'origine. Toutefois la langue chinoise a, avec les langues thai d'une part et celles du groupe tibéto-birman d'autre part, des caractéristiques communes qui ne permettent guère de douter que toutes ces langues remontent à un ancêtre commun ; par ailleurs il n'est guère vraisemblable que toutes ces langues, très variées et toutes localisées dans l'Asie Orientale, soient l'aboutissement de la langue qu'auraient parlée les envahisseurs supposés à leur arrivée dans le bassin du Fleuve Jaune. Il faudrait donc admettre, dans l'hypothèse de cette migration, que les envahisseurs eussent perdu leur langue

I. Cf. T"oung Pao, 1913, 258-26o.

2. Ceux qui n'ont pas accès à cet ouvrage chinois, le premier oh les informations d'origine littéraire soient accompagnées — trop rarement — d'enquêtes techniques, en trouveront une excellente analyse critique, due à M. Demiéville, dans Bull. Ec. Franç. d'Exitëmc-Orient, XXIV, 276-305.