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0033 Jades Archaïques de Chine : vol.1
中国の古玉 : vol.1
Jades Archaïques de Chine : vol.1 / 33 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000245
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OCR読み取り結果

 

— 23 —

En réalité, l'identification proposée par Wou Ta-tch'eng ne me parait pas soutenable, et nous devons renoncer à connaître autant d'anciens jades impériaux. Wou Ta-tch'eng, malgré ses grandes qualités d'érudit, voulait à toute force trouver un nom à tous ses jades ; le ta-kouei restait disponible ; il l'a utilisé. La question de dimension ne l'a pas arrêté longtemps ; le texte parlait de « trois pieds » et son jade n'avait que o m. 39 environ, c'est-à-dire à peu près deux pieds du temps des Tcheou ; de là à proposer une correction de « trois » en « deux » dans le texte du Tcheou li, il n'y avait qu'un pas, aussitôt franchi. Mais cette correction ne résout plus rien maintenant que nous connaissons des jades de ce type ayant o m. 561 comme celui qui a appartenu à Touan-fang et dont je vais parler, ou o m. 595 comme celui de notre pl. X. Celui-ci en particulier se trouve avoir précisément trois pieds des Tcheou, mais ce n'est pas à dire que ce soit là le ta-kouei des Tcheou, car celui-ci, toujours d'après le Tcheou li, doit avoir une « tête [en forme] de marteau ». Quoi qu'en ait dit M. Laufer (p. 89 et surtout p. 91), il est impossible d'entendre cette expression par rapport à tel ou tel angle chanfrené de nos jades ; Wou Ta-tch'eng lui-même, malgré tout son zèle d'identification, est bien obligé de dire qu'un jade à « tête [en forme] de marteau » est un jade dont le sommet est parallèle à la base et plus large que la base. Que cette glose même soit très claire et surtout qu'elle s'applique bien à aucun des jades dont Wou Ta-tch'eng a fait des kouei, je n'en suis pas très convaincu ; mais une chose du moins est à mon sens certaine, c'est qu'elle ne s'applique pas au type de jades où Wou Ta-tch'eng a cru reconnaître des takouei ; Mme Pope-Hennessy a vu clair sur ce point.

Elle s'est trompée par contre en supposant, à propos d'un exemplaire publié par M. Ferguson, que le nom de ta-kouei avait une autre acception que celle du jade impérial de trois pieds de long indiquée par Wou Ta-tch'eng et qu'il s'appliquait alors au type de jade qui nous occupe ici. Le nom de ta-kouei adopté par M. Ferguson remonte, directement ou indirectement, à l'ouvrage de Wou Ta-tch'eng et perd toute raison d'être dès qu'on rejette l'identification proposée dans cet ouvrage. Quant à l'objet publié par M. Ferguson, et qui se trouve en Amérique, il vaut d'en dire ici quelques mots.

Il s'agit d'un jade de o m. 561, identique de tous points à celui de M. Loo, à part la couleur et sauf que celui de M. Loo est un peu plus grand. « This tablet, dit M. Ferguson, is one of three that were taken, in 1902, from the grave of Shao Kung, who is said to have died in B.C. 10S3. While Tuan Fang was governor of Shen-si province, he ordered the repairing of this grave, but in the process the masonry collapsed and three scepters were found. One remains in the possession of Tuan Fang's family, one belongs to Feng Kung-tu, of Peking, and the third is now in an American collection. The colour is a combination ot brown, yellow, and dark shades... ' ». M. Ferguson a vécu plusieurs années dans l'entourage de Touan-fang, et peut donc être bien renseigné sur les trois jades. Aussi Mme Pope-Hennessy, en parlant de celui qui est entré dans une collection américaine, le considère-t-elle comme parfaitement daté ; j'en suis moins certain. Touan-fang avait trois grands jades qui provenaient peut-être d'une même trouvaille ; mais on aimerait à savoir par des témoignages précis dans quelles conditions ces jades ont été découverts. Même si les choses se sont bien passées comme le rapporte M. Ferguson, il resterait à examiner les motifs sur lesquels repose l'identification de cette sépulture ancienne à la

I. Outlines of Chinese Art, Chicago, 1919, in-8, 72-74.