très variables, allant de o m. 375 à quelques centimètres seulement. Il semble que jusqu'à ces dernières années les spécimens en aient été très rares, car aucun ne figure dans l'ouvrage de Wou Ta-tch'eng. Mais M. Laufer (Jade, p. 4o et pl. IX) a déjà fait connaître un exemplaire exceptionnel en jade rouge pâle qu'il avait vu dans la collection de Touan-fang et qui atteignait o m. 92 de long sur o m. 12 de large ; cette pièce aurait été trouvée, à une profondeur « considérable », dans la région de Fong-siangfou au Chàn-si en 1903. Depuis lors, Mme Pope-Hennessy (p. 63 et pl. XXVII) en a publié deux autres qui font partie de la collection Eumorfopoulos et qui ont respectivement o m. 345 et o m. 375 de long ; le premier d'entre eux, de jade vert sombre translucide, a des teintes garance et des mouchetures noires. Sans atteindre aux dimensions inusitées du « couteau » de Touan-fang, celui de o m. 375 de long dont les deux faces sont reproduites sur notre planche IV ne le cède en rien, pour la perfection et l'élégance du travail, aux exemplaires de M. Eumorfopoulos.
Ce « couteau » de la planche IV, fait d'un jade qui semble avoir été gris-vert, mais a passé par lente décomposition à des nuances allant d'un rose pâle à un blanc crémeux, est en grande partie couvert d'un pigment rouge auquel est dei l'aspect foncé de notre planche. La pièce est très mince, atteignant à peine o m. 005 aux endroits les plus épais. Le couteau, à double tranchant, est légèrement incurvé comme le sont celui de l'ancienne collection Touan-fang et ceux de la collection Eumorfopoulos. De même que dans ces autres exemplaires, un trou est percé à la partie supérieure de la poignée ; il a été percé en opérant d'un seul côté. La lame proprement dite porte à la base un décor qui diffère un peu du motif en treillis du couteau de Touan-fang, mais est identique de tout point au décor du couteau de o m. 345 de la collection Eumorfopoulos. La surface de la poignée est unie, au lieu que celle des couteaux Touan-fang et Eumorfopoulos est striée de lignes longitudinales. Là encore cependant la parenté des trois objets s'affirme. Si en effet on examine avec attention les exemplaires Touan-fang et Eumorfopoulos, on constate que les lignes de la poignée sont constituées par quatre bandes relativement larges délimitées par cinq bandes doubléés plus étroites. Dans l'exemplaire Eumorfopoulos, ces cinq bandes doubles se prolongent matériellement par de faibles saillies terminales de la poignée. Or la poignée du « couteau » de notre planche IV s'achève en cinq encoches étroites et profondes, entre lesquelles sont quatre échancrures larges mais superficielles ; il est évident qu'il n'y aurait qu'à tracer des lignes longitudinales partant du bord des deux séries d'échancrure pour obtenir exactement les lignes du couteau Touan-fang et du couteau Eumorfopoulos. Ces mêmes échancrures terminales de la poignée se retrouvent, mais en moindre nombre, sur les petits couteaux de nos planches VIII, 1, 4, 7, et IX, 5 ; on peut même les suivre sur les planches VIII, 5 et 1o, et IX, 2, mais il semble que là l'artisan n'ait plus eu le sentiment de l'alternance à observer entre les échancrures étroites et larges et se soit borné à denteler l'extrémité des poignées.
Je ne doute pas que tous les « couteaux » dont il vient d'être question, depuis l'exemplaire géant de Touan-fang jusqu'aux petits spécimens des planches VIII et IX, ne soient à placer vers le même temps ; mais la détermination de ce temps n'est pas aisée. M. Laufer pensait que le « couteau » de Touan-fang était « in all probability, older than the Chou period » ; ceci nous rejetterait au temps des
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