L'admirable série des petits animaux de jade, si variée, allant du réalisme sobre des poissons, des cerfs, des lièvres, à la stylisation puissante du cervidé (?) de la pl. XXIV, 2, pose à nouveau la question, très débattue depuis deux ou trois ans et cependant à peine amorcée, des rapports de l'art chinois archaïque et de l'art dit scythe ou sibérien. Nous n'avons d'abord envisagé l'influence de l'art scythe ou sibérien en Chine qu'aux alentours de l'ère chrétienne, mais des contacts antérieurs s'affirment aujourd'hui, et forcent à remonter jusqu'aux Tcheou, sinon au delà. Les jades eux aussi témoignent de ces relations très anciennes. Notre pl. XIV, la fig. 2 de notre pl. XXIV sont bien chinoises, mais d'une Chine qui donne l'impression des formes scytho-sibériennes. On retrouve d'ailleurs sur des jades chinois anciens de même que sur des bronzes, une des caractéristiques de l'art sibérien, à savoir l'extraordinaire développement en volute de la lèvre supérieure qu'on prendrait parfois pour une trompe. Mais l'histoire de ces actions et réactions entre les peuples de la Haute Asie et de l'Extrême-Orient n'est pas faite, et il serait vain de vouloir la traiter en passant.
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