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0036 Jades Archaïques de Chine : vol.1
中国の古玉 : vol.1
Jades Archaïques de Chine : vol.1 / 36 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000245
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les sinologues jusqu'à une époque toute récente et dont on commence à peine à dégager les vestiges en combinant les données littéraires et celles fournies par l'archéologie. Mais cela est non moins vrai du rituel. Et en fin de compte peut-être y aura-t-il à déduire plus tard certaines conclusions sur la valeur documentaire du Tcheou li ou du Li ki quand nous constaterons que les fouilles nous fournissent un nombre considérable d'objets que les rituels ignorent, mais ne nous livrent presque aucun de ceux que les rituels décrivent.

En tout cas, et à défaut du nom réel de nos prétendus ta-kouei et hou et de leur vrai rôle dans la Chine ancienne, nous pouvons assez bien dire, je crois, de quel modèle ils sont copiés. Wou Ta-tch'eng a pensé que les trous placés le long du dos servaient à fixer l'objet horizontalement à la ceinture, cependant que le trou de la base était destiné à un cordon ornemental. M. Laufer, non sans quelque hésitation, a reproduit ces hypothèses ; je ne les crois pas justifiées. On ne voit pas comment on pourrait fixer horizontalement à la ceinture, par des trous répartis tout le long de l'objet, des pièces droites et rigides dont certaines atteignent o m. 6o de longueur. D'ailleurs, puisque nous avons renoncé aux identifications de Wou Ta-tch'eng, mieux vaut prendre l'objet en lui-même et l'interroger. Tout le monde a bien vu, et les marchands chinois tous les premiers, qu'il s'agissait d'un couteau ou d'un objet inspiré d'un couteau. La lame qui va d'un bout à l'autre de l'un des grands côtés exclut par ailleurs, dans le cas présent, toute idée de monture de l'une des extrémités soit horizontalement, soit verticalement, sur un manche ou une hampe. Je ne doute pas que nos jades copient ici le long couteau rectangulaire ou à dos arrondi, percé d'un ou de deux trous dans le sens de la longueur, dont de nombreux exemplaires de pierre ont été recueillis par Torii dans les stations préhistoriques de la Mandchourie et de la Mongolie orientale, et que M. Andersson a retrouvé encore en usage, mais fabriqué en fer, parmi les coupeurs de sorgho de la Chine du Nord '. Le seul détail de nos jades qui ne s'explique pas est le trou ajouté à la base sur presque tous les spécimens connus (mais il n'existe pas dans l'exemplaire de la collection Eumorfopoulos) ; peut-être celui-là est-il une addition au type primitif, et fut-il ajouté pour un cordon d'attache quand l'ancien couteau préhistorique de pierre devint un instrument rituel en jade 2.

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Les pièces qui occupent notre planche XII, toutes apparentées (sauf peut-être XII, 4), demeurent énigmatiques. A première vue elles donnent l'impression de poignées (en particulier de poignées d'épées), et l'une d'entre elles au moins, notre XII, 4, se rattache évidemment, comme forme et comme décor, au n° 289 de la collection Sirén, qualifié de « manche d'éventail (?) ». Tout comme le

I. Cf. Andersson, On early Chinese culture, 3-4 et pl. 1-II.

2. Puisque j'ai déjà exprimé ici mes doutes sur nombre d'identifications qui, proposées par Wou Ta-tch'eng, ont passé dans la littérature européenne, je saisis l'occasion de donner mon sentiment sur les larges anneaux de jade dont le pourtour porte une triple et parfois une quadruple série d'encoches et de dents ; à la suite de Wou Ta-tch'eng, on y a vu des « instruments astronomiques » (cf. Laufer, Jade, 104-109 ; Mme Pope-Hennessy, pl. IX et X) ; cette identification ne repose sur rien. Quant à la nature des encoches, on notera une alternance d'encoches larges et étroites qui offrent une certaine parenté avec ce que nous avons vu sur certains « couteaux n ; j'imagine qu'ici aussi ce sont des encoches d'attache.