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0024 Jades Archaïques de Chine : vol.1
中国の古玉 : vol.1
Jades Archaïques de Chine : vol.1 / 24 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000245
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14 —

vient de Siao-t'ouen, je me réconcilierais avec l'idée qu'il fût de la fin du IIe millénaire avant notre ère. S'il vient d'ailleurs, je le supposerais des Tcheou, mais assez haut dans cette dynastie. Reste la destination de ce poisson-dragon en demi-cercle; elle est parfaitement obscure, comme l'est celle des poissons droits ou recourbés en jade dont il sera question plus loin.

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Il est en outre deux armes de jade montées en bronze, que les agents de M. Loo lui ont dit venir de Siao-t'ouen ; ce sont celles qui occupent la planche III.

L'arme de la pl. III, fig. 2, a o m. 197 de long ; c'est évidemment une pointe de lance. La pointe proprement dite, en jade gris-vert bien poli, avec une arête longitudinale un peu plus accentuée sur une face que sur l'autre, est épaisse au maximum de o m. on ; elle est montée sur une douille de bronze à section en losange qui se fixait elle-même sur la hampe. La décoration de la douille est divisée en trois segments ; aux deux extrémités sont des têtes de t'ao-t'ie, dont l'une a l'air de prendre dans sa gueule la pointe de jade ; l'interprétation du décor linéaire du segment médial est moins claire, encore qu'il paraisse s'agir d'une variante du motif dit de la « cigale » '. Mais c'est surtout la technique de cette douille qui est intéressante. Le décor en est en effet déterminé par des saillies linéaires du bronze, sortes de cloisons assez minces dont les intervalles sont ensuite comblés par l'insertion de turquoises taillées en rectangle. Il doit s'agir d'une arme d'apparat. Je ne me rappelle aucun spécimen analogue dans les collections publiées jusqu'ici.

L'autre arme (pl. III, fig. r), a o m. 183 de long. La lame en est d'un jade très semblable à celui de la pièce précédente, mais elle est presque plate, sans arête longitudinale ; la monture est en bronze. A première vue, on est tenté de voir dans cette arme un couteau ou poignard, du genre pi-cheou. Mais la poignée est trop courte ; il y a un trou pour passer une cheville ou goupille ; le décor s'arrête entre ce trou et ce qui serait la garde ; cet espace laissé sans décor est rayé de stries perpendiculaires à la lame. Tout ceci donne à penser que nous n'avons pas affaire à un poignard ; ce qui semblait être une poignée ne serait alors qu'un tenon passant au travers d'un manche auquel il était fixé par une goupille. En ce cas, l'arme elle-même devait être une « hache-poignard » montée perpendiculairement au manche, comme celle qui est reproduite dans B. E. F. E. O., XXII, pl. XXII. Il est .d'ailleurs vraisemblable qu'il s'agisse ici d'une arme d'apparat, mais qui n'est peut-être que la survivance rituelle d'une arme réelle plus ancienne '.

Ces deux armes de jade à monture de bronze doivent bien être toutes deux de la même époque. J'hésite à admettre l'information qui leur assigne pour provenance l'ancienne capitale des Yin, mais je crois volontiers que nous avons là des objets particulièrement archaïques, et qui peuvent se placer d'assez bonne heure dans le premier millénaire avant notre ère. Si mon souvenir est exact, une arme analogue à notre fig. 1, également en jade à monture de bronze, se trouve au Metropolitan Museum de New York.

I. Cf. par exemple ce motif dans E. A. Voretzsch, Altchinesische Brown, fig. 8.

2. Sur ces « haches-poignards », cf. ce qui est dit infra à propos des grands « couteaux » de jade.