I. Animal fabuleux. Jade vert assez bien conservé, mais il manque des morceaux, depuis une époque très ancienne, aux trois sommets de l'espèce de triangle que la pièce constitue actuellement. Hauteur actuelle o m. 09 ; épaisseur o m. 004. Traces de pigment rouge. Tant par l'allure générale que par le décor en petites spiral.s dites « motif de nuage » par les Chinois, cette pièce s'apparente aux dragons et hydres de Laufer, 'Ide, fig. 142 et 143 (d'après Wou Ta-tch'eng), et de Mme Pope-Hennessy, pl. LIII ; mais, à raison des parties manquantes, il est impossible de dire si, comme sur les autres pièces, la queue de la bête se terminait ici en tête d'oiseau. La position exacte de l'animal ne se détermine pas aisément. En plaçant en haut le trou qui est à droite sur la planche, on obtiendrait la contre-partie exacte d'un morceau de la planche LUI de Mme Pope-Hennessy, fig. 2 ; mais le reste serait inintelligible. Peut-être faut-il faire pivoter vers la droite, de r/8 de cercle, la figure telle qu'elle est donnée sur notre planche XIV ; l'animal est ainsi d'aplomb sur les moignons qui lui restent après sa mutilation; la tête se termine par une mâchoire supérieure très allongée avec la lèvre retroussée et enroulée en volute ; ce qui manque en haut serait la corne unique du dragon. L'objection à cette interprétation est qu'on obtient ainsi un animal dont aucune autre pièce ne fournit l'équivalent. Tout compte fait, j'aimerais autant faire reposer la bête sur le côté long disposé NO-SE sur notre planche ; les deux trous deviennent ainsi parallèles à la base, mais l'amorce de la tête, qui sera en haut à gauche, demeure surprenante. Les deux trous d'attache sont parfaitement cylindriques. On remarquera qu'il en est de même sur quelques-uns de ces petits animaux, au lieu que les « couteaux » étaient presque toujours percés en entonnoir. Époque Han (?).
2. Dragon-hydre sans pattes. Jade vert assez bien conservé. Longueur o m. 07 ; épaisseur o m. 004. Deux trous d'attache cylindriques, l'un à la bouche, l'autre au milieu du dos. Traces de pigment rouge. Le décor de « nuage » en spirales, la lèvre supérieure retroussée en volute apparentent la présente pièce à celles que j'ai citées pour la pièce précédente, mais le traitement a ici un relief avec de légers volumes ; ce n'est plus une gravure au trait. Il me paraît sûr que nous avons là un type plus archaïque du dragon enroulé où Wou Ta-tch'eng a proposé de voir le long, ou u dragon de jade », qu'on offrait pour faire tomber la pluie ; mais Wou Ta-tch'eng en donne deux types très différents, l'un d'un dragon enroulé comme ici, l'autre d'un anneau plat incomplet où deux têtes de dragons s'affrontent. M. Laufer a dit que le long n'avait pas dû exister avant les Han parce qu'il n'en est question ni dans le Tcheou li ni dans le Li hi, et Mme Pope-Hennessy n'attribue qu'aux Song le type aux deux têtes affrontées. Ce type à deux têtes est plus ancien que ne pense Mme Pope-Hennessy ; nous le retrouverons plus loin. Quant au type du dragon en cercle, le silence des deux rituels ne prouve rien, et d'ailleurs l'identification au long ou u dragon de jade » n'est pas certaine. Ce qui reste, c'est
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