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0023 Jades Archaïques de Chine : vol.1
中国の古玉 : vol.1
Jades Archaïques de Chine : vol.1 / 23 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000245
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13 —

Deux ou trois autres objets reproduits par M. Loo, bien que très différents comme type des os ou ivoires rituels dont il vient d'être question, proviennent vraisemblablement, eux aussi, de l'ancienne capitale des Yin. C'est le cas en particulier pour le petit cylindre de la planche II, fig. 2. Haut de o m. 036, épais de o m. 0025, il est divisé en cinq zones par des côtes arrondies. Quatre courtes inscriptions sont gravées sur le pourtour ; sans qu'elles soient entièrement déchiffrées, la mention du terme « d'oracle », du mot « roi », de caractères cycliques ne laisse pas de doute sur leur caractère divinatoire. La matière paraît être une sorte d'ivoire, qui a par endroits un fort beau poli et se nuance alors de vert très pâle. La destination de ce petit cylindre est inconnue, mais ce n'est pas le seul objet travaillé sur lequel on ait noté des consultations d'oracles : tel est le cas par exemple de trois tablettes d'os publiées par M. Lo Tchen-yu (fig. 27, 28 et 29), et qui portent des consultations sans avoir servi elles-mêmes à la divination, ou encore d'un des objets de la collection Sirén (Documents, p. S3 et pl. XXVIII, fig. 271), qui sur un seul côté, n'a pas moins de trois inscriptions.

Je suis plus hésitant pour l'objet reproduit sur notre pl. I, fig. 4, mais auquel la photographie ne fait pas justice. Il s'agit en réalité d'une sorte de poisson ou de dragon sans pattes, courbé en demi-cercle, et qui a environ o 1n. 09 de diamètre. La bouche de l'animal, coupée droit, est percée d'un trou qui vient ressortir au-dessous de la bouche et permettait de suspendre l'objet. La tête, qu'on voit à droite sur la planche, se poursuit comme en une seconde tête (en réalité les oreilles ?) ; puis viennent deux motifs rappelant des cigales (la tête tournée vers la tête du dragon), et l'amorce d'un troisième, mais qui se termine par deux pointes triangulaires analogues à celles de la pl. I, fig. 3 et 7 ; enfin la courbe s'achève en une sorte de spatule légèrement évidée au centre. La face interne est polie, mais sans aucun décor. La matière semble être en ivoire qui, sur les parties polies, c'est-à-dire sur la face interne et à l'extérieur sur la « spatule » terminale, a une teinte verte très accentuée. Les narines et les yeux du dragon, ses oreilles (?), le haut du front, les yeux et le dos des pseudo-cigales sont incrustés de pierres bleu-vertes. M. Lo a publié en 1916, comme provenant de Siao-t'ouen, une magnifique anse de bronze incrustée de pierres bleu-vertes, où j'ai proposé naguère de voir des turquoises '. Je crois bien qu'il en est de même dans le cas présent. Est-ce à dire que ce petit objet, si élégant dans son archaïsme, remonte, lui aussi, aux Yin ? Je ne le crois pas probable, mais je me garderais de le nier. Une chose est certaine, c'est que si le travail en ronde-bosse relève ici d'une tout autre technique que les gravures à méplats qui occupent le reste de notre pl. I, l'extrémité en « spatule » témoigne de quelque parenté avec l'évasement terminal de ces mêmes pièces, et en tout cas il ne se rencontre rien d'analogue au présent dragon-poisson parmi les nombreux objets dont je vais avoir à parler dans la suite. Bien que ces derniers soient en jade, la différence de matière, s'il s'agissait du même temps, ne suffirait pas à expliquer l'extrême différence de conception et d'exécution. En somme, si le dragon-poisson d'ivoire

I. Elles sont toutes reproduites sur la pl. II, fig. 2, 4, 5 et 6; mais la fig. 5 est la tête en bas.

2. Cf. Toung Pao, 1923, p. 8; la même hypothèse vient d'être formulée par M. Andersson, Prelim. Rep. on arch. res. in Kansu, p. 29. En outre, dans le plus récent des sites énéolithiques du Kan-sou, M. Andersson (ibid., 18) a trouvé, à côté de menus objets de bronze, « numerous cowries and beads of turquoise and other materials ». La connaissance et l'emploi de la turquoise que, contrairement à une opinion ancienne de M. Laufer, je postulais déjà pour le temps des Yin, remontent ainsi en Chine à la fin des temps préhistoriques. Pour d'autres turquoises anciennes, cf. notre p1. III, fig. s.