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0029 Jades Archaïques de Chine : vol.1
中国の古玉 : vol.1
Jades Archaïques de Chine : vol.1 / 29 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000245
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énéolithique, la roue du potier était connue dans la Chine du Nord ; il n'y aurait donc pas d'impossibilité que, de très bonne heure, l'idée fût venue ou eût été apportée d'employer la roue pour la taille du jade. Pour le sciage horizontal, laissant sur le jade une trace rectiligne, il suffit de renvoyer par exemple au bloc entamé que M. Laufer a reproduit sur sa planche VI. Quant au sciage avec une roue (l'expression de « scie circulaire » ne me parait pas heureuse, car elle est amphibologique), sa trace se manifeste par exemple sur la figure 5 a du D' Gieseler, Le jade dans le culte, etc. Mais il importerait de savoir à quelles dates ces procédés ont été pratiqués, et au moyen de quels instruments.

M. Andersson n'a pas donné les mesures des anneaux de jade plats et minces qu'il s'étonnait de voir exécuter sans instruments de métal par l'homme néolithique du Kan-sou. Mais, malgré leur adresse, et à moins de procéder par très lente usure à l'amincissement de plaques assez épaisses, on ne voit guère que ces peuplades aient pu fabriquer des pièces minces de grande dimension. Le sciage du jade sans scie métallique, que ce soit par lames de bois ou d'os ou avec de minces lames de silex, paraît entraîner, pour une paroi mince d'une certaine surface, de grands risques de casse. Même avec une lame de bronze, forcément elle-même assez épaisse, la difficulté était peut-être insurmontable. Il se peut donc que l'exécution de lames minces atteignant aux dimensions du « couteau » de Touanfang n'ait été réalisable qu'après que les Chinois furent en possession de la lame de fer. Mais ici nous nous heurtons 3 un nouvel obstacle. La théorie courante, suivant laquelle le fer n'aurait été connu des Chinois qu'au vile siècle avant notre ère, mais n'aurait commencé à être employé qu'au ve et seulement pour de tout petits objets, est incertaine et parait excessive, au moins sur le second point ; il n'en reste pas moins qu'on n'a guère dû avoir de lames de fer en Chine antérieurement à Soo avant notre ère '. Le fait toutefois n'aurait ici une valeur au point de vue chronologique que si la scie de fer était nécessaire à la fabrication de « couteaux » de jade à la fois très minces et très grands ; c'est là une inconnue que seuls des techniciens pourront dégager.

Enfin il ne sera pas inutile de faire remarquer qu'à l'inverse des objets recueillis sur l'emplacement de la capitale des Yin, tous nos « couteaux », petits et grands, proviennent à peu près sûrement de tombeaux. C'est en particulier dans les tombeaux qu'un certain nombre d'entre eux se sont couverts d'un pigment rouge. Mais on verra bientôt que, d'une part, le dépôt de ce pigment rouge dans les tombes ne donne pas de détermination chronologique, et d'autre part que, si on a cru tenir l'an passé des jades trouvés dans une tombe datée en compagnie de bronzes d'un type déterminé, une enquête un peu plus poussée remet tout en question. Je reviendrai sur le sujet quand j'en aurai fini avec les « couteaux » et les autres kouei. Mais dès à présent je puis dire qu'aucun des « couteaux » pointus connus jusqu'ici ne me semble être antérieur à la seconde moitié du premier millénaire avant notre ère.

Celui de Touan-fang, celui de o m. 345 de la collection Eumorfopoulos et celui de notre planche IV, tous trois de même date, doivent être les plus anciens, mais les autres les suivent sans doute d'assez près. Toutefois le type va en s'altérant de plus en plus, et certains des éléments conservés perdent toute raison d'être. C'est ainsi que le très beau couteau de la planche V, r, long de ore 253 et mince au point qu'à l'endroit le plus épais, le long de l'arête médiane, il atteint 3 peine o m. 003,

I. Cf. en dernier lieu Demiéville, dans B.-E. F. E.-O., XXIV, 298-299.