ble la réalité concrète, qui est proprement le domaine de l'art. Mieux encore, nous tenterons d'appliquer â l'évolution de la vieille école indienne la méthode des sciences naturelles, telle qu'elle a été définie il y a plus de cent ans par Lamarck, le père du transformisme.
Dans le cas particulier qui nous occupe, nous tâcherons de nous replacer par la pensée dans les conditions où se sont trouvés la Communauté des moines et les zélateurs laïques au lendemain de la mort du Maître et de reconstituer d'après les vestiges qui nous ont été conservés la sorte de manifestation artistique â laquelle aurait donné naissance le culte des reliques et de la mémoire du Bienheureux. Puis le germe de l'art bouddhique une fois saisi aussi près des origines que possible, nous verrons cet embryon grandir, s'organiser, devenir de plus en plus complexe, en un mot évoluer selon ses lois propres. En d'autres termes, nous assisterons aux tranformations que leurs commencements, leur milieu et une sorte de vitesse acquise dans le sens de leur développement initial impriment petit â petit aux formes artistiques tout comme ils font aux formes des espèces animales. Et pour retracer ainsi, de façon vraiment scientifique, l'évolution de l'art indien, notre tache, des plus modestes, se réduira, comme en toute science naturelle, â classifier les documents dont nous disposons et â les présenter dans leur ordre chronologique avec un essai d'interprétation: ou plutôt nous les laisserons parler pour eux-mêmes, et leur langage sera assez haut et clair pour entraîner la conviction de tout auditeur impartial.
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