pour achever notre nonchalante promenade â travers les ruines qui jonchent également la banlieue nord de la capitale ; après quoi nous nous séparerions, enchantés de notre tournée, en échangeant quelques mélancoliques réflexions sur la mort des vieilles cités et la décadence
des empires Malheureusement le temps n'est plus
où les auditeurs et les lecteurs se contentaient d'une pittoresque description, agrémentée de quelques tirades romantiques sur les splendeurs éclipsées d'un passé â tout jamais évanoui : on ne tient plus les archéologues quittes â si bon compte. Si vous m'avez choisi pour guide, c'est que vous attendez de moi des informations précises, sinon nouvelles, non seulement sur la condition présente des édifices, mais encore sur l'état actuel de la science â leur sujet. Je vais faire de mon mieux pour tâcher de vous contenter â ce double point de vue : mais comme je ne veux tout de même pas vous retenir trop longtemps, vous m'excuserez si je dois dès lors passer assez rapidement â travers ces vastes monuments en n'attirant votre bienveillante attention que sur les résultats des tout derniers travaux et des plus récentes recherches.
Il se trouve en effet qu'il m'a été donné de visiter deux fois Angkor, â vingt-cinq ans d'intervalle, la première fois en l'an 1900 et la seconde fois en décembre dernier : et ainsi je puis mesurer assez bien le progrès accompli d'une part dans l'oeuvre de la conservation matérielle des ruines et d'autre part dans
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