Tep-Pranam. Mais c'est surtout au cours de ces dernières années que, comme s'il y avait une mode en archéologie, les fouilles semblent s'être donné le mot pour nous rendre des sculptures d'inspiration bouddhique. Nous avons pu voir, toutes fraîchement sorties de terre, aussi bien des stèles représentant des scènes de la vie du Buddha (telles que la présentation des quatre vases â aumône, ou l'offrande du singe et des éléphants sauvages), que des têtes de statues d'un assez beau sentiment, avec leur regard pour ainsi dire tourné en dedans sous les paupières baissées.
Au témoignage de ces pièces détachées, les monuments eux-mêmes sont venus apporter une confirmation indirecte en révélant l'importance, jusqu'à présent insoupçonnée, qu'eut jadis au Cambodge le culte du Bodhisattva Avalokitesvara ou Lokesvara, prototype de votre Kwan-non et l'incarnation de toute compassion. Il faut lire sur ce point la très ingénieuse étude récemment consacrée par MM. Pinot et Goloubew au sanctuaire de Neak-Pean.l Au sein d'un étang artificiel, sur un piédestal en forme de lotus, se dresse un petit temple aujourd'hui surmonté d'un grand figuier. Bien que sa cela, semble avoir jadis abrité un linga, c'est un sanctuaire bouddhique, comme l'attestent, sur les frontons encore visibles entre les racines de l'arbre, trois scènes de la vocation religieuse de Sâkya-muni. Quatre autres bassins symétriques encadrent l'étang central, et l'eau s'y déversait, sous quatre templions, par quatre têtes formant gargouille : homme, lion,
1) Bulletin de l'E.F.E.O., t. XXIII, 1923, p. 401-405.
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