éléments d'architecture et des mêmes motifs de décoration, enfin pour tout ce gaspillage de main d'oeuvre servile qui n'aboutit en somme â fournir comme résidence â l'image du dieu qu'une cella obscure et exiguë, écrasée sous la tour centrale. A mes yeux dessillés par l'élégante sobriété de vos édifices sacrés, ce délire des grandeurs et cette profusion ornementale apparaissent â présent comme loeuvre de gens dont l'exubérance de la nature tropicale, au sein de laquelle ils vivaient, avait troublé l'esprit et gâté le goût. Mais peut-être serez-vous justement intéressés par le contraste de cette architecture avec la vôtre. Puis, si l'on n'est pas forcé de tout admirer, il est du moins nécessaire de tout connaître ; et enfin Angkor doit tout de même avoir son charme et son intérêt puisqu'il attire tant de visiteurs et qu'il est bien connu pour ne jamais causer de déception â personne.
Mettons-nous donc en route pour Angkor. Chemin faisant, je ne vous cacherai pas que j'aimerais (et peut-être au fond le préféreriez-vous aussi) faire l'excursion avec vous en simples touristes. Nous promènerions d'abord notre flânerie dans les longues galeries sculptées d'Angkor-Vat, le plus grand et le mieux conservé de tous ces monuments ; puis nous gagnerions au Nord la vaste enceinte d'Angkor-Thom, la " grand' ville "—car, si Angkor-Vat n'est qu'un temple, Angkor-Thom est toute une ville—et nous visiterions â loisir les principaux édifices qui bordent l'ancienne place Royale, et en particulier le temple central, que l'on appelle le Bayon ; enfin nous profiterions des routes tout récemment ouvertes au sein de la grande forêt
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