I. Les Origines.
Remontons donc résolument et du premier coup â plus de vingt-quatre siècles en arrière, jusqu'au temps où lâ-bas, dans le nord du bassin du Gange, le Buddha se coucha pour mourir â l'ombre d'un bouquet d'arbres sâla. Ce n'est pas â vous que j'ai besoin de conter les événements qui suivirent immédiatement le Pari-Nirvâna du Maître. Le bruit de son trépas ne se fut pas plus tôt répandu que tous les chefs de clan du voisinage accoururent au nombre de sept, les armes â la main, pour réclamer aux habitants de Kusinagara une portion de ses précieuses reliques. Par bonheur tout s'arrangea â l'amiable et, selon la coutume indienne, chacun des huit co-partageants bâtit sur sa part un vaste reliquaire commémoratif en forme de dôme hémisphérique plein. Environ 225 ans plus tard, vers le milieu du IIIe siècle avant l'ère chrétienne, ces huit dépôts (ou du moins sept d'entre eux) furent violés par le zèle pieusement sacrilège, de l'empereur Asoka, et leur contenu distribué entre les innombrables : enctuaires du même genre dont l'Inde commençai }dès lors â se couvrir. Et ainsi vous comprenez déjà la raison du rôle considérable joué dans l'architecture bouddhique par cette sorte de tumulus funéraire que l'on appelait dans l'Inde un stûpa. Ce fut lâ, dès l'origine, le monument bouddhique par excellence ; et quand, plus tard, la sculpture fit â son tour son apparition, elle ne servit longtemps qu'à décorer les