国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0039 Shotorak : vol.1
ショトラック : vol.1
Shotorak : vol.1 / 39 ページ(白黒高解像度画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000276
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

 

Le don du corps

151 (PL. IX. 3r). — Au cours d'une de ses existences antérieures, le Buddha s'offre en pâture à une tigresse affamée qui n'avait plus de quoi nourrir ses petits. Sur la face d'un fragment de socle au sommet duquel subsistent encore les quatre doigts d'un pied gauche, nous voyons un personnage couché sur le côté gauche, au-dessus d'une grotte où se trouve un animal dont la tête, à droite, manque. D'un geste de son bras droit, il semble s'offrir. Sous le ventre de l'animal, deux renflements pourraient figurer les petits. Sur le côté, un arbre sala, espèce cornmune aux Indes.

(K. (r). — Haut. 14 cm. ; larg. 9,5.)

Le don du corps, comme celui des yeux et de la tête, est un jåtaka bien connu de la légende bouddhique ; trois stúpas commémorant ces trois actes de sublime charité avaient été édifiés dans le N.-O. de l'Inde ; l'art gréco-bouddhique ne pouvait donc les ignorer et il était d'autant plus étonnant que les fouilles du Gandhåra n'en eussent pas encore fourni d'exemple. C'est au Kåpisa que la chance nous en livre pour la première fois une représentation. (Cf. D.4, p. 20.)

Dipankara Jätaka

Le Buddha Diparikara rencontre un jeune étudiant brahmanique, Megha, qui pour l'honorer lui lance cinq fleurs de lotus ; celles-ci restent miraculeusement suspendues au-dessus de la tête du Buddha. Ayant alors étendu un vêtement par terre, l'étudiant se prosterne et épand sa chevelure sous les pieds du Buddha pour les préserver de la boue du sol ; Dipankara lui prédit qu'il deviendra un jour le Buddha Såkyamuni.

Au cours de son pélerinage, Hivan-tsang localise cet événement au royaume de Nagarahåra, situé entre le Kåpisa et le Gandhåra, autour du Jelalåbåd actuel, et cette légende semble avoir joui d'une faveur particulière à Shotorak où les fidèles se sont complus dans sa représentation.

149 (cf. D. 4, p. 20) (PL. X. 36). — La stèle 149 retrace cette histoire qui se passait dans des temps très anciens. Au centre le Buddha Diparikara se tient debout la main droite levée dans ce geste invariable de bonté qui peut tour à tour signifier l'accueil, la sympathie, ou accompagner une prédiction. A sa droite, le jeune brahmacårin, reconnaissable à son chignon, à son vêtement succinct et au vase à eau qu'il tient de la main gauche, se redresse, légèrement renversé en arrière pour lancer les lotus qu'il tient de la main droite. Ce sont ces mêmes cinq fleurs qui se retrouvent au sommet de la stèle, tandis qu'au premier plan le jeune étudiant s'est précipité à quatre pattes et a placé sa chevelure dénouée sous le pied droit du Buddha. Lorsque les textes nous parlent du « vêtement en peau de cerf » (z), nous

(I) La lettre K signifie que l'objet appartient au Musée de Kabul.

La lettre P   »   »   »   »   Guimet à Paris.

L'absence de lettre signifie que l'objet n'a pas encore été attribué à l'Afghanistan ou à la France, et se trouve

encore à Kabul.

(2) Hivan-tsang, Mémoires sur les contrées occidentales. Julien, T. I, p. 97.

5   33