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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0064 Shotorak : vol.1
ショトラック : vol.1
Shotorak : vol.1 / 64 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000276
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dépouillé de tous ses ornements ; déplacé surtout sur le No 173 puisqu'un bijou subsiste à la partie antérieure. Et pourtant il n'y a pas trace de boucles d'oreille, cet attribut inséparable du Bodhisattva. De plus nous retrouvons ce mince cordon sur les têtes de deux Buddhas dont l'identité ne fait pas de doute, et qui eux aussi portent moustaches, ce sont ceux des Nos 123 et 155. Il en est de même pour les Buddhas des bas-reliefs du stupa de Sikri (cf. Art gréco-boud., T. I, Fig. 197, 210, 212, 242, 243, etc., et T. II, Fig. 451-2). Tant qu'à faire, puisque les artistes avaient bien pris la liberté de laisser subsister la chevelure et le chignon sur la tête du Buddha, qui aurait dû normalement être rasée comme celle d'un moine, il n'y avait pas bien grand mal à laisser subsister aussi cet accessoire de toilette. Le curieux serait de savoir si, ce faisant, l'artiste pensait encore nouer un chignon, ou s'il imaginait déjà que cette excroissance faisait partie du crâne, comme arrivèrent à le soutenir les bouddhistes, allant jusqu'à vénérer cet « os du crâne » dans un monastère situé à Hi-lo, ville du royaume de Nagarahara. Hivan-tsang nous apprend en effet qu'on n'y conservait pas seulement le crâne de Jou-lai (nom chinois du Buddha), mais aussi ses prunelles et l'os du sommet de son crâne, chacune de ces trois reliques dans un stupa distinct, et aussi ses vêtements et son bâton en bois de santal (Mémoires sur les Contrées occidentales, S. Julien, T. I, pp. 102-103).

La tête N° 173 est sans doute celle où les cheveux de l'usnisa font le mieux suite à ceux qui partent du front ou des tempes ; ceux-ci ne sont pas cette fois coiffés en bandeaux comme sur la plupart des autres têtes, mais bien relevés vers le sommet pour former le chignon.

La question pourrait se poser de savoir si les moustaches figurent sur la lèvre du Buddha pour indiquer que celui-ci vient seulement d'accéder à la parfaite connaissance et si nous ne les trouvons donc que dans les bas-reliefs relatant un événement encore proche de la Bodhi. Mais il est probable que c'est le goût du sculpteur qui jouait le principal rôle et qu'il est difficile d'attribuer une signification précise aux moustaches ; car si nous les trouvons bien dans la « rencontre avec le coupeur d'herbe » (Lahore, N° 7 du stupa de Sikri), « l'offrande des quatre bols » (Lahore, No 13 du stupa de Sikri), « l'invitation à la prédication » (Lahore, No 4 du stupa de Sikri), elles figurent également sur une « scène de la vie de couvent » (Lahore, No 6 du stupa de Sikri), la « prédiction aux dieux Trayastrimças » (Lahore, No 5 du stupa de Sikri), la « donation d'Amrapali » (Lahore, No 11 du stupa de Sikri), la « Conversion du Yaksa Atavika » (Lahore, No 1 du stupa de Sikri) (tous ces bas-reliefs reproduits dans FOUCHER, Art gréco-boud., T. I, Fig. 197, 210, 212, 242, 243, 245, 252).

Les moustaches semblent bien avoir un rapport avec les préférences des fidèles ou des artistes d'un lieu donné, plutôt qu'avec une époque de la vie du Buddha.

Pouvons-nous mieux faire que de comparer à toutes ces têtes chevelues celle d'un moine, N° 31 (PL. XXXII. 106), dont le sérieux et la sévérité frisent la tristesse et qui représente l'aspect exact qu'aurait dû prendre le crâne de Gautama, dès l'instant qu'ayant quitté le palais de son père, il eut tranché ses cheveux en même temps qu'enlevé son turban et remis ses parures à Chandaka. Cette tête de moine est en tout semblable à celle du Musée du Louvre qui provient du Swat (Art

gréco-boud., T. II, Fig. 442).

(No 31 : P.— Haut. 8; Larg. 5 cm.)

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