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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0046 Shotorak : vol.1
ショトラック : vol.1
Shotorak : vol.1 / 46 ページ(白黒高解像度画像)

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doi: 10.20676/00000276
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ou des fleurs, emploi réservé d'ordinaire aux anonymes divinités secondaires. Leur place, au premier plan, a été usurpée par une famille de donateurs ; deux donatrices se tiennent à la gauche du Bodhisattva, elles sont vêtues à la mode du Kåpisa, tuniques retombant sur les pantalons bouffants, la tête surmontée d'une coiffure rappelant le turban. Leur faisant pendant, de l'autre côté, deux donateurs vêtus à la mode kusana : bottes, tunique s'arrêtant au-dessus des genoux, et ceinture ; c'est exactement le costume que nous voyons au dieu qui figure au revers des monnaies de Huviska (Catalogue of the coins... Calcutta, Vol. I, Pl. XII) ; tête nue, ils s'approchent également pour rendre hommage au Bodhisattva.

Au centre, le Bodhisattva Maitreya (il faut bien en venir à lui donner ce nom, car l'évolution, du motif légendaire du samcodana, au motif iconographique propre à Maitreya semble ici terminée) est assis à l'européenne, les jambes croisées à hauteur des chevilles ; ses pieds s'appuient sur une petite marche à décor floral ; ses mains réunies esquissent un geste d'enseignement. Les pieds du trône sont ornés de boules et terminés par des griffes de lions. Au-dessus du Bodhisattva se trouvent un parasol et un arc en accolade supporté par deux léogriphes posant eux-mêmes sur des pilastres à chapiteaux corinthiens.

A l'intérieur de l'arc, de chaque côté de la tête du Bodhisattva, apparaissent à mi-corps les mêmes petits personnages que sur le bas-relief 163. De chaque côté du sommet de l'arc est perché un oiseau, paon ou perroquet. Au registre supérieur des personnages féminins apparaissent deux à deux, à mi-corps, comme à un balcon, dans cinq loggias séparées par des colonnes ; elles tiennent des guirlandes, des fleurs et des fruits ; deux se contentent de joindre les mains. Nous avons ici une réminiscence des femmes du palais du No 163, mais traitées cette fois comme une frise purement décorative.

Tout l'ensemble de ce bas-relief a été dessiné d'un ciseau facile ; il s'en dégage une impression de grâce et d'élégance, un sourire, qui nous fait imaginer l'artiste ordonnant comme en se jouant sa composition sur le schiste friable.

Nous n'en regrettons que devantage l'absence du véritable « sujet » auquel ce bas-relief servait seulement de base. Mais heureusement deux autres fragments trouvés au cours des fouilles sont venus le compléter un peu.

D'abord la partie manquante de la fée à l'arbre placée à l'extrême gauche (No 15). Et ce fragment, jeté fort loin du premier, lors du pillage du monastère, s'est trouvé conservé dans un terrain plus sec et plus sain, ce qui nous a permis d'admirer encore la décoration peinte qui devait recouvrir tous les « fonds ». Nous savions déjà que beaucoup de schistes sculptés avaient été dorés ; nous savions aussi que l'adhésif servant à fixer les feuilles d'or était généralement constitué par une sorte de peinture rouge. Ici l'adhésif rouge recouvre uniformément tous les fonds, mais l'or a été appliqué seulement par places, en mouchetures allongées, comme un semis de pétales. La rutilance devait être étonnante des personnages entièrement dorés se détachant sur ce jeu de fond chatoyant. N'oublions pas en effet que la plupart de ces schistes se trouvaient en plein air et imaginons comme ces ors et ces rouges pouvaient claquer au soleil ! Mais chaque âge a ses goûts particuliers, et nous préférons certainement aujourd'hui la pierre nue, telle que nous la trouvons d'ordinaire dans les fouilles, dépouillée de ses éclatantes dorures et vêtue seulement

de son émouvante patine.

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