avaient tendu la main à ses adversaires ; mais on. s'était aperçu que le chef de ceux-ci,. le T'ien wang,. était devenu fou, et que ses partisans s'étaient transformés en hardes de pillards. La situation était tellement difficile que l'empereur Kouang Siu lui-même essaya en 1898 une tentative de réforme, qui devait fatalement avorter entre ses mains inhabiles ; l'inexpérience de ses conseillers allait se heurter à la forte. volonté de l'impératrice douairière Ts'eu hi. Mais cette tentative, eût-elle réussi, n'aurait pas suffi à amener assez rapidement la transformation radicale que désirait la jeune Chine.
Les causes du mouvement révolutionnaire chinois sont multiples : il faut tout d'abord compter la haine, tantôt ouverte, tantôt latente, mais toujours constante, du vieux Chinois pour son conquérant mandchou ; l'éclat des succès des. Japonais contre les Russes, qui prouvaient que les Européens pouvaient être vaincus par les Jaunes : le huit des victoires
japonaises retentit à travers l'Asie entière et l'Hin-dou, comme le Siamois et l'Annamite, comme le
Chinois, y virent le triomphe de l'Asiatique. De là, réveil d'aspirations que l'on pouvait croire étouffées. Les jeunes Chinois se rendirent en masse à Tokio, pour y étudier, tandis que. la Chine, malgré son antipathie pour les habitants de l'Empire du Soleil Levant, faisait appel aux officiers japonais pour instruire son armée, non seulement parce qu'ils coûtaient meilleur marché que les instructeurs européens, mais aussi parce qu'ils étaient victorieux ; les étudiants, en même temps que la culture scientifique, prenaient au Japôn des idées de progrès ;. d'autres venaient en France, et absorbaient, sans pouvoir lies digérer, Jean-Jacques Rousseau et les philosophes du xvine