lettres : il se prépara à repousser l'agresseur, qui renonça à envahir l'Allemagne ; la France était sauvée. Il nous reste de cette époque un intéressant souvenir : c'est une requête de l'Université de Paris au Souverain Pontife pour qu'il y fût créé un enseignement du grec, de l'arabe et du tartare.
Le Pape INNOCENT IV, de son côté, ouvrit à Lyon un concile en 1245, qui avait, entre autres objets, celui de protéger la Chrétienté : ce fut le point de départ des missions célèbres confiées par le Pape à Jean du Plan de Carpin et autres moines, ou envoyées par saint Louis, au Grand Khan, ou aux autres princes mongols, pour obtenir leurs bonnes grâces. Mais je n'ai pas à parler aujourd'hui du résultat de ces voyages et de la politique tolérante des Mongols d'Asie.
Les Tartares ne revinrent qu'en 1259 envahir la Pologne et incendier une fois encore Cracovie. Nouvelle alerte en 1265 ; puis ils ne repassèrent qu'en 1285 en Hongrie et dévastèrent Pest. Mais la puissance mongole, tout en augmentant, subissait une profonde transformation ; avec les Grands Khans MANGOU et K'OUBILAï, la capitale de leur empire était transportée de Karakoroum dans l'Extrême-Orient ; d'abord à Kaï P'ing, puis dans la ville célèbre sous le nom de Khanbaliq que nous appelons Pe King. Une autre branche de la famille mongole avait détruit le Khalifat de Baghdad et la puissance du Vieux de la Montagne, fondant en Perse un État dont les souverains envoyèrent des ambassades au roi de France, PHILIPPE LE BEL ; mais cette domination, qui s'étendait depuis les mers de Chine jusqu'à la mer Caspienne, s'effondra au milieu du xive siècle. L'empire chinois ressuscitait avec une dynastie