grande sensation parmi les populations de ces régions où vit encore la légende d'une grande France.
Chemin faisant, Beylié avait exploré les anciennes ruines de Samara, construite au ixe siècle de notre ère, sur les bords du Tigre, et il avait recueilli à Diarbekir, l'antique Amida, des matériaux qu'il remit à deux savants spécialistes, MM. VAN BERCHEM et. STRZYGOWSKI, qui permirent à ceux-ci de publier, en 1910, leur magnifique ouvrage sur l'épigraphie et l'histoire musulmane de la Mésopotamie septentrionale. Quant à Beylié, il consignait le résultat de ses propres recherches dans un volume publié sous les auspices de la Société française des fouilles archéologiques sous le titre de Prome et Samara — Voyage archéologique en Birmanie et en Mésopotamie, Paris, 1907.
Enfin, avant de repartir pour l'Indochine, le général de Beylié avait visité les ruines d'une ancienne capitale berbère de l'Afrique du Nord, la Kalaa des Beni-Hammad, fondée en 1007 dans le département de Constantine, sur les derniers contreforts du Djebel Moadid, abandonnée en 1090 et détruite en 1152. On comprendra l'importance de cette dernière recherche au point de vue de l'histoire de l'art, quand j'aurai dit que l'on trouvait, dans le palais de la Kalaa, des trompes à demi-voûte d'arêtes, les stalactites, les poteries à reflets métalliques, etc., trois siècles avant qu'elles n'aient apparu dans la construction de l'Alhambra, dont elles sont pour ainsi dire le prototype.