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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0019 Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2
中国北部における考古学的調査 : vol.2
Mission archéologique dans la Chine septentrionale : vol.2 / 19 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000254
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'LES GROT TES DE 1 UN-IiANG   295

peut être considérée comme à demi étrangère tant qu'elle eut sa capitale à Ta-t'ong-fou, c'est-à-dire de 386 à 494, elle reçut véritablement la naturalisation chinoise lorsque, en l'an 494, elle eut transféré sa capitale à Lo-yang (Ho-nan fou) ; or elle imita près de Lo-yang, dans le défilé de Long-men, ce qu'elle avait fait près de Ta-t'ong, dans les flancs de la montagne Wou-tcheou ; elle fut ainsi l'introductrice dans la Chine centrale des formes artistiques qui peuvent être regardées comme les modèles dont s'inspira désormais l'art bouddhique en Extrême-Orient.

Quoique les sculptures de Yun-kang soient les prototypes de l'art bouddhique chinois, elles n'ont cependant rien d'archaïque ; sveltes et harmonieuses, pénétrées d'un sentiment religieux intense, elles sont à la fois un début et un apogée ; jamais les Chinois n'ont dépassé, clans leurs plus belles oeuvres religieuses, l'idéal qui fut alors conçu par ce peuple venu de la Mongolie orientale ou de la Mandchourie. De même que l'art des Wei du Nord ne peut s'expliquer par des influences chinoises, de même on ne peut le ramener à des causes venues de l'Inde ou de l'Asie centrale ; sans doute, l'idée d'aménager des grottes en temples souterrains est indienne comme l'attestent les célèbres grottes d'Ajantâ et tant d'autres sanctuaires fameux ; sans doute aussi les attitudes des statues ou leurs attributs sont imposés par une tradition dont la chaîne est continue depuis les rives de l'Indus jusque dans la Chine septentrionale ; enfin on remarquera telle grotte (fi g. 222-228), où un style lourd et bizarre trouvera quelque jour son explication lorsque nous connaîtrons mieux les écoles artistiques de l'Asie centrale. Il n'en reste pas moins vrai cependant que, si on prend les sculptures de Yun-kang dans leur ensemble, il se dégage d'elles une impression d'originalité que les progrès futurs de la science ne parviendront sans doute pas à dissiper. Il faut reconnaître dans les Wei du Nord un peuple qui a eu un sentiment artistique très personnel et qui, avec les éléments que lui fournissaient l'Inde et l'Asie centrale, avec la maîtrise de facture qu'ont pu lui apprendre les Chinois, a su créer un type de la divinité que la Chine et le Japon ont imité sans l'égaler jamais.