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0094 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4 / Page 94 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000289
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88   MÉLANGES ORIENTAUX

La côte', sur toute son étendue est formée par une chaîne-de montagnes couvertes de forêts, et dont quelques sommets.. atteignent une grande élévation ; de leurs bras immenses, elles entourent des baies vastes, profondes, sûres, où des flottes entières pourraient facilement s'abriter. Parmi elles la baie de Camraigne est une des plus grandes ; elle est ouverte,. mais abritée à l'Est par l'île de Kam lin-tong-ha, -- partout ailleurs elle est entourée de hautes montagnes, — le fond est de vase, et la profondeur varie entre 5 et 22 brasses.

Au bruit d'un coup de canon, quelques habitants s'assemblèrent sur le rivage au fond d'une anse voisine ; leur surprise fut grande quand ils virent débarquer les Européens, qu'ils reçurent avec bienveillance, bien plus grande encore le lendemain, quand, à l'aide du bois qu'on avait pu couper, on fit fonctionner la machine pour changer de mouillage ; jamais semblable prodige n'avait frappé leurs regards étonnés !

Deux villages s'étendent sur les bords de la baie ; ils sont-en grande partie formés de huttes de pêcheurs.

« Leurs habitants, dit M. de Chonski, nous ont paru doux,.

  • gais, bienveillants, mais paresseux et malpropres. Leur cos-

  • turne ressemble à celui des Chinois des basses. classes ; il se « compose d'un sarong blanc, bleu ou noir, en coton ou en « soie, croisé sur la poitrine et boutonné sur le côté droit au « moyen de quelques petits boutons sphériques de cuivre

  • jaune et d'un pantalon large, de même étoffe, le tout en-

  • semble d'une malpropreté repoussante. Ils ramassent sur

  • leur tête, sans les tresser, leurs longs cheveux qu'ils couvrent d'un morceau de crêpe noir, beaucoup moins ample qu'un turban. Le plus grand nombre était nu-pieds ; quelques-uns-portaient des sandales à semelles de bois. L'usage du bétel

  • m'a semblé parmi eux plus général et plus constant encore

  • que parmi les Malais. Par suite de cette habitude, leurs

  • mâchoires sont dans un mouvement perpétuel et leur bouche-

  • d'un rouge sanglant laisse voir leurs dents noires et gâtées. « Les maladies de peau sont très communes chez eux ; pro-

  • bablement à cause de leur extrême malpropreté, de l'abus « qu'ils font des caustiques et de leur genre de nourriture qui, « se compose en grande partie de poisson salé. »

1. Let. de Jancigny au Min. des Aff. étrangères.