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0161 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4 / Page 161 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000289
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LA MISSION DUBOIS DE JANCIGNY   155

réponds affirmativement non, si elle ne se décide pas à envoyer. des hommes intelligents étudier l'organisation de l'une et de l'autre chez les peuples les plus avancés dans l'art de la guerre. Elle dépensera des sommes énormes à construire des forteresses et des vaisseaux qui seront réduits en poussière en moins de temps qu'il ne m'en faut pour écrire cette lettre.

Un des points capitaux les plus essentiels pour l'Empereur, est de lien connaître les nations étrangères, leur puissance militaire, leur prépondérance et leurs intérêts réciproques. Or ce n'est pas par les marchands que l'appât du gain attire dans vos ports, que vous pourrez juger de tout cela. Vous ne voyez en général que des hommes avides, ou des aventuriers, qui ne peuvent vous donner qu'une pauvre opinion des nations auxquelles ils appartiennent. Le seul moyen que vous ayez de vous éclairer serait d'envoyer en Europe des personnes instruites, capables d'observer avec discernement et de bien juger les hommes et les choses. Ils rapporteraient au souverain de la Chine des notions justes qui lui feraient connaître des vérités utiles.

Si un grand Mandarin se présentait en France, j'ai la persuasion, basée sur la connaissance des dispositions du Roi à l'égard de l'Empereur, qu'il serait accueilli avec tous les égards, la considération et les honneurs dus à une personne investie de la confiance d'un grand souverain. Il aurait un accès facile auprès du Roi, et on lui donnerait tous les moyens de recueillir les renseignements qu'il pourrait désirer sur l'organisation militaire de la France, sa Marine, son administration, son industrie. Il verrait l'armée, les arsenaux, les grandes manufactures d'armes, de canons, en un mot, tout ce qu'il serait intéressant pour lui de connaître.

Si la difficulté du voyage paraissait un obstacle, j'offre à V. E. de mettre à sa disposition un des bâtiments dont j'ai le commandement. Il serait à ses ordres pour conduire en France et ramener en Chine la personne qui serait désignée. Si les lois de l'Empire, si des usages établis depuis des siècles s'opposaient à ce que l'Empereur donnât un titre officiel à son envoyé, il pourrait se présenter avec le simple titre de voyageur, et si c'était une personne de distinction, elle n'en serait pas moins bien accueillie et le but de l'Empereur serait également rempli.

Que V. E. y réfléchisse, qu'elle examine mûrement les avis