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0164 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4 / Page 164 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000289
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'158   MÉLANGES ORIENTAUX

péennes et visiter les arsenaux, cette proposition me semble excellente ; mais les mandarins chinois ne sont point accoutumés aux flots de la mer, et s'ils entreprenaient une navigation à travers un espace de 7.0001., il est à craindre qu'ils n'arrivassent pas (qu'ils ne mourussent avant d'arriver). Les négociants chinois ont en général un esprit borné et lors même qu'ils iraient dans votre noble patrie, ils n'en retireraient pas ' grande utilité. La France, sous la dynastie des Ming, avait déjà des relations d'amitié avec les Chinois. A cette époque, les Anglais et les autres nations n'étaient point encore venus-à Canton faire le commerce et déjà les Français étaient mentionnés avec honneur dans nos annales. De temps immémorial on ne sache pas que la Chine ait envoyé un ambassadeur en France et quoique, sous la dynastie des Ming, Tchingsi-ho (?) [Tcheng Ho] ait voyagé souvent dans les contrées occidentales il n'a cependant jamais pu parvenir jusqu'en France.

Si les Chinois n'envoyent pas un ambassadeur, y a-t-il d'autre raison que la vaste immensité des flots qui nous sépare ? Car nous autres Chinois en voyant cela nous reculons, nous ne sommes pas comme les hommes de votre illustre royaume qui ne craignent pas d'entreprendre des voyages de long cours. En un mot votre nation est fameuse entre toutes les nations européennes. La première, elle est venue en Chine, . et son amitié avec les Chinois n'a jamais été interrompue. Les mandarins et le peuple ont eu toujours envers la nation Française une affection toute spéciale. On ne doit pas comparer ce peuple avec les autres pays qui ne viennent que pour faire le commerce. Nos relations d'amitié sont fondées sur la bonne foi et les vrai sentiments du cœur ; elles ne consistent pas seulement en vaines phrases, elles ne dépendent pas non plus de l'envoi, ou non, d'un ambassadeur.

Pour moi, accablé de fatigues et d'infirmités, je ne puis plus supporter le fardeau de ma charge. C'est pourquoi dans la 12e lune j'ai demandé ma démission à l'Empereur. J'ai déjà livré les sceaux au premier Préfet de Canton pour qu'il me remplace en attendant. Dorénavant je ne m'occuperai plus d'affaires publiques. J'ai fait un effort pour répondre au Commandant qui m'a témoigné tant de bienveillance. Je porterai toujours son souvenir comme le guerrier porte son épée au côté. Que mon Esprit arrive jusqu'en la présence du Commandant.