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0160 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4 / Page 160 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000289
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154   MÉLANGES ORIENTAUX

bien ce système est fatal et combien eût été avantageuse alors pour S. M. une alliance avec un grand Roi qui aurait pu la tirer d'embarras. — Cet exemple ne doit pas être perdu.

Une nation sans alliance est comme un homme sans amis. Il ne sait plus à qui s'adresser quand le malheur l'accable.

L'éloignement où est la Chine des puissances de l'Europe n'est plus une garantie de sécurité. I.a navigation perfectionnée à un haut degré a raccourci les distances et la facilité de transporter par mer des forces nombreuses sur les points les plus éloignés du globe, doit faire réfléchir tout homme sage et fixer sa plus sérieuse attention. Je ne voudrais en aucune manière blesser la susceptibilité de V. E., une pareille intention est aussi loin de ma pensée que le soleil l'est de la terre, mais je dois lui dire avec toute la franchise d'un homme qui, par état, sait juger des choses de la guerre, que l'Empire chinois, dont la civilisation remonte à une époque des plus reculées, qui possède un gouvernement admirable de sagesse, qui compte dans son sein des hommes éminemment savans et illustres, est resté en arrière des peuples de l'Europe sous le rapport des arts de la guerre. Que V. E. se rappelle ce que j'ai dit dans une séance mémorable. J'annonçais aux grandes autorités de l'Empire qui m'avaient fait l'honneur de m'inviter à une entrevue, que, dans mon opinion, la Chine n'était pas en état de soutenir la lutte malheureuse engagée contre les Anglais, parce que j'avais apprécié la force des moyens d'attaque et la faiblesse de ceux de la défense, parce que je savais

  • flue la victoire n'appartient pas aux armées plus nombreuses, mais bien à celles dont la tactique est la plus savante et qui possèdent les armes les plus puissantes. J'engageais les hauts dignitaires à faire connaître la vérité à leur Sublime Empereur et à le porter à faire la paix le plus tôt possible afin de n'avoir pas à souscrire à des exigences qui seraient d'autant plus grandes que l'on retarderait davantage. L'événement a montré si je me suis trompé.

L'expérience du passé indique assez ce qu'il y a à faire pour l'avenir ; que V. E. y réfléchisse et elle me comprendra.

Le premier besoin d'un peuple, c'est l'indépendance, c'est d'être maître chez lui. Pour cela, il faut être fort ; il ne s'agit pas d'avoir une multitude d'hommes, il faut une bonne armée et une bonne marine. La Chine pourra-t-elle les créer ? Je