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Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4 |
NOTES SUR EUSÈBE DE SALLE 211
Note sur la propriété irisante des barbes de plume.
Notre ami et compatriote, le comte Eusèbe de Salles, passe
les étés à la terre de la famille Antipas-Lauragais, située dans un joli vallon entouré de la rigole. On y élève des paons dont
la mue s'opère au mois d'Août. Toute la société ramassait des plumes, qu'on empaquetait à la soirée. Le plan des plumes larges, celles des ailes surtout, coupait souvent le chemin de l'oeil à la lampe ou à la bougie. C'est à ce moment qu'on observa la propriété irisante des barbes. Le phénomène est visible dans toute plume non éraillée. On peut tenir la plume verticale ou horizontale. Les résultats sônt divers : on voit des masses de languettes irisées et imbriquées comme un toit : l'autre apparence consiste en des mâts vénitiens enrubanés d'iris en diagonales.
M. Eusèbe de Salles s'est garanti la propriété, nous voulons dire priorité, de la découverte, par des communications offi-
cielles à M. BABINET,1 de l'Institut, et à plusieurs Facultés
des Sciences. A Montpellier, MM. les professeurs Roche et Lallemand ont appelé l'attention de M. de Salles sur un ins-
trument d'optique, charmant joujou inventé depuis peu par
Frauendorf, opticien de Munich. C'est une courte lunette, portant au centre un carré de raies. Ce carré est tourné vers la
lumière d'une bougie ou du soleil, entrant par un trou ou fente
d'une fenêtre fermée, de façon à obscurcir l'appartement. Le trou rond produit à la lunette des iris imbriquées, la fente ver-
ticale des mâts vénitiens irisés obliquement. Nous voilà déjà en chemin d'analyser le phénomène des plumes où l'on a trouvé les deux espèces d'iris.
La lunette Frauendorf est une nouveauté dispendieuse, que les plumes larges peuvent déjà très économiquement remplacer, comme joujou capable d'amuser les journées solaires. etles soirées encore plus.
Nous profitons de l'occasion pour annoncer l'épuisement du Recueil de poésies de M. Eusèbe de Salles. Il en reste cependant
encore quelques exemplaires à la librairie Pomiès, à Carcassonne, et chez M. Gras, à Montpellier (Extrait du Courrier de l'Aude).
1. Jacques BABINET, né à Lusignan (Var), le 5 mars 1794 ; élu à l'Académie des Sciences le 17 février 1840 ; -f- à Paris, le 21 octobre 1872.
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