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0102 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4 / Page 102 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000289
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J6   MÉLANGES ORIENTAUX

sont placées les affaires du Céleste Empire, se sont départis, en notre faveur, des règles réputées inviolables de leur étiquette séculaire et, chose inouïe ! ont sollicité avec instance des relations confidentielles et d'égal à égal avec le commandant d'un navire de guerre Français !

Le Vice-roi de Canton, le Commissaire impérial, le Général des troupes Tartares, etc... avec lesquels M. Cécilie est ainsi entré en communication, l'ont accueilli avec l'empressement mêlé de dignité, les attentions et la parfaite politesse qu'on aurait pu attendre des représentants du peuple le plus civilisé. Après plusieurs questions relatives à l'état actuel de l'Europe, aux relations des grandes puissances européennes entre elles, à leur supériorité dans l'art de la guerre, etc., questions auxquelles M. Cécilie a répondu en détail et à la très vive satisfaction de ses interlocuteurs, les Mandarins ont abordé le sujet réel de l'entrevue sollicitée par eux et ont exprimé le désir que ta France pût venir en aide à la Chine dans la crise où les événements l'ont placée. M. Cécille a indiqué comme le seul moyen d'arriver au but que se proposait le Gouvernement chinois, l'envoi d'un ambassadeur qui serait chargé de demander, de la part de l'Empereur, la médiation du roi des Français — et il a offert de transporter cet ambassadeur en France. — En réponse à cette ouverture qui a paru beaucoup les étonner, les Mandarins ont déclaré que l'honneur de l'Empire et les usages de la Cour impériale s'opposaient insurmontablement à l'envoi d'un ambassadeur et ils ont ajouté qu'aucun dignitaire chinois n'oserait en faire la proposition à l'empereur, de crainte de payer de sa tête la témérité d'une semblable démarche. Le commandant Cécilie a offert alors de mettre lui-même par écrit son opinion sur le moyen qu'il avait indiqué pour que l'Empereur pût sortir honorablement de la crise actuelle ; les mandarins éviteraient les dangers de l'initiative en faisant parvenir cet écrit à l'Empereur qui déciderait dans sa sagesse. Un mandarin militaire, présent à la conférence, paraît avoir pris alors la parole et s'être montré disposé à porter cette proposition écrite aux pieds du Trône céleste tout en avouant sa conviction que l'Empereur la rejetterait sans hésiter. Les autres mandarins ont exprimé une conviction semblable. « D'ailleurs, ont-ils dit, le temps presse et ce dont nous avons besoin, c'est d'une intervention immédiate