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0159 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4 / Page 159 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000289
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LA MISSION I)UBOIS DE JANCIGNY   153

Excellence, le 15e jour de la 3e lune de la 23e année de Tao Kouang, j'eus l'honneur d'écrire à l'illustre et vénérable

Vice-Roi des deux Kouang, pour lui exprimer le regret que-j'éprouvai de ne pouvoir le saluer avant mon départ et lui annoncer l'arrivée prochaine du Consul de France. Je ne m'attendais pas à revoir les côtes du Céleste Empire, car je savais alors qu'à mon arrivée à LuçoN, je trouverais un commandant nommé pour me remplacer, et qu'il me serait permis de retourner dans ma patrie après une bien longue

absence. Le Roi des Français en a décidé autrement. S. M., satisfaite de mes services et informée des bons rapports

qui ont existé entre les autorités de la Chine et le Com-

mandan t français et particulièrement de la bienveillance dont V. E. a bien voulu m'honorer en diverses circons-

tances, a ordonné que je continuerais mon commande-

ment dans ces mers et a eu l'extrême bonté d'en augmenter l'importance en mettant cinq bâtiments de guerre à ma

disposition. Je suis heureux de cette circonstance qui me

fixe encore quelque temps auprès d'un peuple que j'ai appris à estimer et à aimer, et je m'empresse d'en donner avis

à V. E. afin qu'elle n'attribue pas à d'autres motifs qu'à celui

d'une bienveillance réelle du Roi des Français envers les habitants du Céleste Empire, une augmentation de forces dans ces-

parages. V. E. n'ignore pas que les dispositions de la France ont été de tout temps et sincèrement favorables pour l'Empire Céleste. Son intention formelle est d'entretenir cette bonne harmonie, et V. E. comprendra de quel intérêt il serait pour la Chine, entraînée par la force des circonstances dans la sphère de la civilisation occidentale, d'établir des rapports réguliers avec la France, placée à la tête de cette civilisation. Il n'échappera pas à V. E. que l'amitié d'une grande nation comme la France qui peut à elle seule mettre un million de soldats sous les armes a un caractère particulier de désintéressement et de grandeur et qu'elle n'est pas basée sur le mêrneprincipe que celle des autres peuples qui ne voyent dans la Chine qu'un vaste marché ouvert à leurs produits où leurs marchands peuvent gagner beaucoup d'argent.

Aujourd'hui, la Chine ne peut plus espérer rester dans. l'isolement où elle a vécu jusqu'à ce jour. Les derniers malheurs qui ont pesé sur elle ont dû prouver à l'Empereur com-