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0163 Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4
Mélanges d'Histoire et de Géographie Orientales : vol.4 / Page 163 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000289
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LA MISSION DUBOIS DE JANCIGNY   157

'ces paroles sont aussi précieuses que l'or et les perles. Qui voudrait tenir ces discours, s'il n'avait une vraie et cordiale ami-

tié ? On peut bien, pendant cent ans, ne pas avoir besoin de soldats, mais un seul jour ne doit point passer qu'on ne les exerce. Quant à moi, depuis deux ans j'ai donné ordre aux Mandarins soit lettrés, soit militaires, d'avoir soin de s'exercer j'ai -ordonné de construire des bâtiments à la manière européenne, d'élever des forteresses, de fondre des canons et de les disposer sur leurs affûts ; de plus, d'exercer les soldats et de recruter les troupes d'hommes honnêtes et vaillants ; mon désir, en faisant ces préparatifs, est d'être en mesure si quelque calamité soudaine venait à fondre sur nous ; et, quoique ce ne soit pas aussi bien que pourrait désirer le Commandant, cependant c'est un commencement d'amélioration. Les Chinois ont été jusqu'ici un peuple juste et paisible. Ses lois, son gouvernement n'ont eu d'autre but que d'entretenir la sincérité et la bonne foi dans les rapports sociaux, que de porter les nations à se défendre dans les limites de son propre territoire et d'unir le coeur du peuple. Dans le royaume est-il un malfaiteur ? On n'a d'autre soin que de le prendre et de l'exterminer. La Chine n'a jamais combattu avec les étrangers pour étendre les limites de son empire. Les consuls et les négociants de votre illustre royaume qui depuis longtemps résident à Macao, savent cela parfaitement bien. Que désormais les négociants des diverses nations agissent de bonne foi et dans les formes requises, et la Chine les traitera tous avec bonté et ne cherchera pas élever des disputes ; mais s'ils continuent d'être d'une insatiable Avarice, si leur bonne foi est mobile, alors certainement je convoquerai mes mandarins et mes soldats, et pour la défensive et l'offensive. Alors si l'illustre Commandant veut bien se souvenir de son amitié envers nous, je lui prierai de me prêter main forte1 ; ainsi, à l'aide des robustes soldats étrangers, nous renverserons et exterminerons cette race perverse. Voilà mon sincère désir.

Quant à ce que vous me dites de proposer à l'Empereur d'envoyer un Ambassadeur en France pour y étudier l'art de la guerre ou bien d'y envoyer quelqu'un qui ne soit point .revêtu d'un caractère officiel pour examiner les moeurs euro-

1. *Mot. à mot : de m'aider de la force d'un bras.