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L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.2 |
LES DII MINORES. 167
différents cas qui se présentent. Les monnayeurs de Kaniska et d'Huviska appellent Miiro (1) la divinité solaire à qui son nom de Mitra ou Mithra aurait d'ailleurs pu suffire à se faire reconnaître dans toute l'étendue de l'ancien monde : mais il faut remonter, dans l'état actuel des collections, jusqu'aux monnaies de Platon pour trouver l'Hèlios grec sur un quadrige d'ailleurs différent de celui du Setrya indien. De son côté l'Artémis de Dèmètrios et d'Artémidore est devenue un Mao ; et il se peut fort bien que celui-ci passât pour un Candra, tout aussi bien que Atso pour Agni (le Feu) ou Oado pour \Tâta (le Vent), selon le côté du Paropamise oà circulait la monnaie. A cela nulle difficulté. Le point délicat est de savoir comment nous nommerons cette même divinité lunaire à l'instant de ses phases où elle paraît sur les pièces de Mauès (2) : lui garderons-nous encore son nom grec ou lui donnerons-nous déjà une appellation orientale ? Et de même qui nous dira si à partir d'Azilisès, il ne convient pas de nommer Açvins les Dioscures de DiomèdeO? On conçoit que les numismates, retenus d'ailleurs par les lisières de leur éducation classique, aient hésité à abandonner l'identification grecque, seule sûre au début, seule familière plus tard. Il n'est guère qu'une divinité qui, grâce à son vdhana et bientôt à ses bras et têtes multiples , ait réussi à leur forcer la main. Dès Gondopharès, sous la pression de l'analogie des types subséquents de Kadphisès, ils cessent de désigner à la mode hellénique le Poseidôn d'Antimaque pour l'appeler Çiva, en attendant de lire son nom Oèso sur les pièces de Kaniska (a). Mais, dira-t-on,
0) P. GARDNER, pl. XXVI, 10; XXVII, li ; XXVIII , i -5; cf. VI, i i . Remarquons cependant que quelques graveurs de Kaniska connaissent encore pour Miiro le nom d'Hèlios et pour Mao celui de Sélènè (GARDNER, Cat., pi. XXVI, t, 2).
Ibid., pl. III, 1, et XIII, 2; XVI, 4 et 8; XXVI, 9; XXVII, 3 et 19-23.
Ibid., pl. VIII, so-i4; XX, 5-6. Cf. nos pl. III, 17 et IV, 12.
°) ibid., pl. V, t (Antimaque); XVII, i (Mauès); XIX, 10 (Azès); XXII, 8 (Gondopharès) ; XXV, 6-7 (Kadphisès avec le taureau) ; XXVI, 12-13, 17; XXVII, 7 (Kaniska); XXVIII, 14-i 6 (Huviska); XXIX, 9-14 (Vasudêva : avec le taureau). Cf. GOBLET D'ALVIELLA. Ce que l'Inde doit à la Grèce, p. 3o et nos pl. IV, 9 et V, 4, 10 , 16, 18. Oèso semble etre l'équivalent du sanskrit Vrisa.
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