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0028 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 28 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000225
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en formaient le pied; mais il est à remarquer, que l'on ne voyait sur cet emplacement qu'une seule figure de cet animal ~ta'illée en relief (tab. 62). L'une 'de ses pattes était tendue 41 avant, mais la tête était abattue. Sa hauteur est de 90 et sur le côté intérieur de son dos on remarque les deux' bords d'une excavation faite dans la pierre, et dans laquelle s'emboîtait le dessous saillant d'un bloc, qui portait une inscription. Cette croupe de lion a donc servi de piédestal au monument. On pourrait en même temps inffrer, de la position et de la grosseur de cette excavation, que cette figure de lion ne formait que la quatrième partie du socle, et peut-être même encore moins. Toutefois je ne puis assurer positivement, que ce piédestal dans son intégrité ait eu exactement la forme qu'il a dans l'image du monument tel que je lai reconstruit. Quant à la pièce ornementée, reproduite sur tab. 63, laquelle a peut-être aussi fait partie du socle, il me serait impossible (le (lire quelle était sa place, pas plus que je ne puis décider la question de savoir, si le monument reposait le long (le la croupe (les lions ou était posé en travers. Cette dernière supposition me paraît vraisembable, vu qu'alors, en regardant. laface antérieure du monument, le spectateur apercevrait les deux lions au bas tournés vers lui. Dans limage reconstruite n'en voit que les flancs. Mais pour ce qui est (le reconstruire le piédestal d'après cette probabilité, les fragments qui existent suffisent .encore moins à guider l'explorateur dans cette entreprise.

Quoi qu'il en soit, il est de fait que le monument reposait sur un socle de lions. Des figures animales toutes pareilles se trouvaient dans les endroits précédents, bien que là elles fussent placées à part. Les lions ont ainsi joué un rôle important dans la décoration de tous ces monuments et des places qu'ils occupaient. Ce fait s'accorde tout particulièrement avec l'ornementation arçhitecturale dans l'Asie centrale, lorsqu'il s'agissait de représenter la puissance des princes et (les Dieux. Il est p. ex. raconté dans les chroniques chinoises, que les chefs des Koutches et des Boses étaient assis sur des trônes figurant des lions d'or. La tête du prince de Kachgar était même couverte d'un chapeau ayant la forme d'un lion d'or. Il est vrai qu'il y avait aussi des trônes supportés par des chevaux ou des moutons. Le prince de Tykho parcontre avait 7 chameaux d'or rangés devant son trône'. Des figures de lions sont postées à l'entrée des temples chinois, p. ex. déjà à Mai-Matchin. Les divinités bouddhiques elles-mêmes étaient ordinairement représentées assises sur un trône de lions. Aux jeux athlétiques à Ourga, dont il a été parlé plus haut, les gardes d'honneur, postés devant la tente du dieu, portaient des peaux de tigre enroulées sur leurs épaules. En un mot les figures de lions et d'autres animaux servent à représenter le pouvoir ou à en rehausser le prestige. Orkhon était jadis la demeure de quelques-unes des peuplades les plus puissantes de l'Asie centrale.

* O. hume. Hcmpia o aapoJtax's oxaiaBmexS ab cpeAser Asie. C. ilerep6ypn.. 1851. T. III. 160, 162, 167, 176, 1.:, 189, 197 etc.

La partie médiane du 3" monument, laquelle avait la forme d'une colonne quadrangulaire et oit les inscriptions étaient gravées, avait une épaisseur (le 70 cm. Comme tous les morceaux étaient brisés, il ne fut pas possible d'en mesurer la lar--.4 geur; mais il y a un moyen indirect de la déterminer. La partie supérieure demi-circulaire, avec les dragons et la tablette en pointe au milieu (tab. 46) et qui formait une piece à part, comme qui dirait le chapiteau de la colonne monumentale, avait à sa base aussi une épaisseur de 70 cm. Le sommet (le la susdite tablette devant être censée se trouver sur la

ligne médiane, la largeur du chapiteau à sa.   (et de la

partie supérieure de la colonne) peut être évalu   175 cm.,

sur 115 cm. de hauteur. Il se peut que ce monument allât aussi en s'élargissant vers le bas, comme c'était le cas (lu prémier; parcontre la hauteur de la colonne médiane est indécise, toutefois elle devait dépasser 3 mètres. Le tout se termine par une boule (tab. 45), qui formait la 4" partie du monument, et mesurait 65 cm. en hauteur; celui-ci avait clone, en comptant le pied et la boule, une hauteur totale de 6 mètres au moins. Comme les socles (les autres monument entraient pour peu de chose dans leur élévation, on en vient à conclure, que le 3'' monument devait avoir une hauteur à peu près double de celle des précédents.

Si les images photographiques (les inscriptions ne sont pas bien réussies, la faute en est à diverses circonstances. La découverte d'un si grand nombre d'inscriptions nouvelles près de Khara-balgasun était aussi une véritable surprise. De retour à Tomsk, où je passai l'hiver, j'envoyai des copies de ces photographies-là à Jadrintzef , qui alors séjournait à St. Pétersbourg, afin qu'il les fit voir entre autres à l'académicien Radloff. J'ai en conséquence lieu de croire, que ce sont ces photographies qui ont convaincu encore plus cet illustre savant de la nécessité d'étudier et de copier les inscriptions ouigouriennes et chinoises sur les lieux mêmes. Cependant ce travail n'a pu se faire sans quelque difficulté, surtout comme les inscriptions étaient en grande partie couverte de mousse saxatile, que je n'osais pas enlever en grattant, de peur d'endommager les caractères gravés. Tout ce que je fis, fut de laver les faces avec de l'eau et de les nettoyer avec une brosse.

Aussi ne nous arrêtames nous pas longtemps ù Khara-balgasun. Nous y arrivâmes, ai-je dit, dans l'après-midi du 27 Août; nous repartîmes de là le 29 dans la matinée. Notre cric avait fini par se détraquer, de telle sorte qu'il nous fut impossible de continuer notre ouvrage; c'était comme un avertissement que d'autres mains devaient se charger de ce soin, ce qui heureusement a été le cas dans la suite.

Nous partîmes donc pour atteindre le monastère d'Erdentzo. La route que nous suivions longeait en partie le pied des hauteurs boisées les plus rapprochées, qui font partie des monts Hangalens. La steppe était parsemée de pierres arrondies, qui apparemment avaient été employées autrefois pour moudre le grain; à présent toute trace (l'agriculture a disparu dans ces contrées. Ces pierres avaient un mètre à peu près

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