National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0058 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 58 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000225
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

— xz,

dant des inscriptions de l'Orkhon f F Y I" R , comme aussi 8- se rapproche davantage par la forme à n qu'à a . Le système d'écriture du troisième monument, qui appartient à cette dernière catégorie, ressemble donc davantage à celui qui est employé dans les inscriptions tumulaires des environs de

l'Iénisseï   des deux monuments de l'Orkhon. Si

ces derniers so   .` age de l'écriture des Toukioux, et que le

troisième monument, dont les inscriptions sont en partie en oulgoure, en partie en chinois, reproduise de même dans ses caractères runiques l'ancienne écriture des Ouïgours, et que les monuments de l'Iénisseï reproduisent celle des Hakases, les particularités ci-dessus signalées confirmeraient les données fournies par des autorités chinoises affirmant que l'écriture des Ouigoures était pareille à celle des Hakases, tandis que le système d'écriture des Toukioux en différait sensiblement.

Comme nous l'avons dit plus haut, les inscriptions de l'Orkhon présentent une grande régularité; elles furent taillées tout à la fois par des artistes chinois habitués à une écriture compliquée, tandis que les épitaphes de l'Iénisseï se composent d'un grand nombre d'inscriptions indépendantes les unes des autres et exécutées à des époques diverses et dans des contrées en partie très éloignées les unes des autres. Il n'y a donc pas lieu d'être étonné, si des irrégularités dans la position et dans la forme se font remarquer clins ces dernières, d'autant plus que dans une partie de celles-ci les inscriptions se dirigent ßovereorpryddv et qu'en outre les caractères ont une direction opposée à celle qu'ils ont ordinairement. En prenant ceci en considération, les 32 inscriptions publiées dans »Inscriptions de l'Iénisseï», ainsi que les cinq nouvelles inscriptions que l'expédition finnoise rapporta de la Sibérie et du nord-ouest de la Mongolie en 1889, fournissent les 45 caractères différents qui suivent:

~ >>>4<   9YIFY1F4 9Pd

d c! G G   so 9 Q

080 014 ><nv   >> O P x+

41Nr ri    R4- `t,   tr,r
I1rhJD~ll~r

o0o000.11 7onCo

lll   )'O,Or(it(XN M

3 33f{ 3€ 3333ff225 1-J'5 2 L TJ.YJIOY`C `MI lri(>ll Y~ T,3v x x x`T' % 14

Les signes de ponctuation' employés sont: s ;

551 remplit probablement la même fonction.

Avant d'examiner de plus près les deux systèmes d'écriture de l'Orkhon et de l'Iénisseï, ainsi que la langue des inscriptions correspondantes, il sera bon de chercher à jeter quelque lumière sur le sujet, par un aperçu des migrations

M1

des peuples en Asie et de la propagation de l'art d'écrire parmi les peuples asiatiques.

Déjà au. commencement du septième siècle avant J.-C., les Scytes, qui représentent semble-t-il, partiellement du moins, la souche turque ou mongole, apparaissent dans les pays au nord de la mer Noire et de la mer Caspienne. C'est de là que, sous le règne de Cyrus, ils envahirent et parvinrent à soumettre, pour un temps, l'empire des Mèdes. Cyrus, en faisant la conquête de la Bactriane, fit tributaire le peuple touranien de Çakas ou Sakes, habitant à l'est du Yaxarte 1. Il périt en 529 avant J.C. dans une expédition contre les Massagètes du nord, le seul peuple qui efit osé résister à la puissance du grand roi des Perses. L'empire universel fondé par Cyrus et par Darius comprenait toute l'Asie occidentale depuis la mer Égée jusqu'à l'Indus, et au nord à l'Yaxarte, un territoire que peuplaient des nations aussi nombreuses que diverses. Selon Hérodote, les guerriers de la grande armée que Xerxès fit marcher contre la Grèce appartenaient à cinquante peuples différents, venant de toutes les parties de l'empire et se distinguants les uns des autres par la langue, par les armes et par le cos6ume. On cite en particulier les Sakes comme les plus braves des cavaliers qui faisaient partie de cette armée et de celle de Darius. Mais à l'essor de la puissance des rois des 'Achéménides correspondait aussi une riche culture, qui produisit entre autres un nouveau système d'écriture. Sous Cyrus et sous Darius l'écriture cunéiforme si compliquée des Assyriens et. des Mèdes fut transformée en une écriture perse très singulière, laquelle est essentiellement et purement alphabétique et comprend 36 caractères 2. A côté de ce système et des autres systèmes d'écriture cunéiforme qui étaient en usage dans les pays si divers qui formaient l'empire des Achéménides avant les conquêtes, d'Alexandre, on se servait cependant, déjà avant la chute de l'empire d'Assyrie,,dans le style familier et quelquefois aussi pour les actes officiels, d'une variante de l'alphabet araméen. Ce que rapportent les inscriptions laissées par Darius et plus tard les historiens, prouve aussi qu'il existait à une époque antérieure à Alexandre une littérature bactrienne écrite en caractères tirés d'un ancien alphabet araméen et qui servit à former plusieurs systèmes d'écriture différents employés dans la suite au sud-ouest de l'Asie. Environ 250 ans avant J.-C. on grava en caractères de ce genre la grande inscription du roi Açoka à Kapur-digiri, sur la frontière de l'Inde et de l'Afghanistan. Ici se rattabhe l'inscription d'une médaille frappée par Agathocle en 240 avant J.-C., ainsi que celles qui se voient sur les nombreuses monnaies des princes indoscythes et des rois des Parthes. Cette écriture iranienne, qui fait ressortir les particularités de l'écriture araméenne, à savoir que les spirales fermées qui se voient à la tête des lettres phéniciennes ont pris une forme ouverte,

' Maspéro, Historie ancienne, p. 517.

2 Isaac Taylor, The Alphabet I 40, 50. — Comp. J. Oppert, Journal Asiat. 8e sér. III 238.

,

Le signe

~a`~