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0039 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 39 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000225
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— XXI —

Chez les Toukioux occidentaux il arriva de même quelques années plus tard, que le khan Schabolo Achina Hélou étant mort en 657, ses hauts-faits furent, par ordre de l'empereur sans doute, retracés sur la pierre *.

Nous voyons donc par là, que la coutume d'éterniser sur la pierre les évènements de quelque importance, n'avait rien d'extraordinaire. Klaproth raconte, que le général chinois Téouhian, après avoir battu »les Hioung-nou l'an 89 après J. Chr• pénétra plus avant jusqu'au mont Yanjan, appelé à présent Khangaï (Hangaï?), sur le sommet duquel il érigea un monument, avec une inscription qui attestait ses victoires» **.

Toutefois le monument nestorien, élevé en 781 à Si-nganfou ***, est celui auquel est attachée la plus grande renommée.

Mais l'on pourrait encore signaler d'autres inscriptions, comme p. ex. celle-ci: lorsque l'empereur, dans une expédition militaire entreprise l'an 440 après J. Chr. contre les Joujans, étant parti du mont Sounguï, marcha vers le Nord sur les pentes occidentales des Monts Célestes, il fit graver dans le roc sur une montagne les incidents de cette expédition. Dans les années 458 et 470 des inscriptions pareilles furent faites au delà du grand désert et près de la rivière Niou-choui.

Lorsque, l'an 666, une trentaine de personnes, parmi lesquelles se trouvaient les princes toukioux Guélolou, Tchili et d'autres encore, accompagnèrent l'empereur dans son pélérinage au mont Tai-chan, pour y offrir un sacrifice, on raconte, que leurs noms à tous furent taillés dans une pierre, qui fut dressée sur la montagne en commémoration de cet évènement.

La défaite des Ouïgours en 842 donna aussi naissance à un monument à inscription, qui fut érigé à Youï-tchéï.

De même dans la Mongolie orientale il y avait de ces monuments; du moins un de ceux-là, appartenant à la Gaolie. est mentionné au 7e siècle t.

Mr Potanine parle également de deux inscriptions de

Mongolie taillées dans le roc, et d'une autre gravée sur une statue de pierre, qui se trouve à l'endroit, où la rivière Telgirflorin croise la route qui mène de Sanguine-dalaï à Kassagol *. L'une de ces inscriptions est celle que le voyageur remarqua sur la route, qui longe la limite septentrionale du Gobi dans l'aride vallée de Souhaïti. A en juger d'après le dessin joint à son récit, cette inscription parait contenir des caractères d'écriture iénisseïenne. L'autre inscription est dite se trouver sur l'une des paAis de rocher, entre lesquelles la rivière de Tougouriouk se fraie un passage vers le Gobi au Nord du village d'Adak à l'extrémité Nord-Est du Tian-chan **. Il est regrettable que cette inscription ne soit pas mieux connue, surtout comme le lieu où elle se trouve fait partie du territoire occupé autrefois par les Ouïgours Kaotchans.

Les annales de la Chine sont la source qui fournit les meilleures indications propres à faire connaître l'histoire de la Haute-Asie; niais avant toutes choses, il est nécessaire que des recherches soient opérées sur les lieux mêmes. C'est faute d'en avoir fait, que des monuments aussi remarquables que ceux de l'Orkhon, dont deux au moins sont nommés dans l'histoire de la Chine, ont néanmoins pu demeurer en réalité inconnus. Les découvertes faites à l'Orkhon dans les années 1889 à 1891 ne manqueront pas de détruire bien des conjectures et d' établir les recherches relatives à l'histoire de la Mongolie sur une base nouvelle. C'était donc une prophétie que les paroles suivantes de Mr Abel; Rémusat: »Nous savons que, suivant l'usage de presque tous les peuples asiatiques, ils ont élevé dans diverses parties de leur empire, des /ni, c. à. d. des obélisques en pierre avec des inscriptions bilingues ou trilingues. Il est infiniment probable que des recherches bien dirigées en feraient retrouver quelqu'un, et une inscription de cette espèce servirait mieux à la solution des questions qui viennent d'être indiquées, que les raisonnements et les conjectures par lesquels on a tâché de suppléer à la disette des monuments»***.

V. Les Ouïgours et le 3e monument. Kharakorum.

Par rapport aux Oïkhors c. à. d. Ouïgours l'histoire de la Chine raconte, qu'ils habitaient primitivement les contrées septentrionales des provinces de Ganzou et de Schansi, où ils portaient le nom de Tchidis, ce qui en chinois signifie: les no-

* Iasnno, HeTopia etc. I, 316 et 361.

** Tableaux historiques. p. 109.

*** L'inscription syro-chinoise de Si-ngan-fou, par G. Panthier. Paris 1858.

j- Iaicnno, etc. I, 216, 218, 219, 320, 423. II, 144. Dans le f eorp. YaaaaTeu. p. 37 il est aussi question d'un monument à inscription.

mades rouges du Nord. De là ils furent repoussés dans la steppe au 30 siècle avant J. Chr. et occupèrent ensuite le pays sité à l'Ouest d'Ordos où ils étaient appelés Dilis. Ils parlaient

Cette contrée, où l'on voit aussi, selon Potanine, les ruines d'une forteresse avec remparts et fossés, est celle que le Mr D. Klementz parçourut à son retour de l'expédition entreprise par l'académicien Radlolt aux bords de l'Orkhon, et à laquelle il avait pris part.

* P. H. IIoTaunns, Ovepsn etc. Ben. II, p. 74.

'»   V. Mélanges Asiatiques, par A. Rémusat. Paris 1825. T.
1eß, p. 350.

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