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0053 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 53 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000225
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xxxv —

faite du mot Tengri enri ou`7'önri) signifiant en turk, Dieu, le Ciel ; les Chinois, ne possédant jas la consonne R, sont obligés d'y substituer la consonne L.

t° Les Ouïgours n'auraient pas été les premiers à imiter les Chinois en faisant intervenir le Ciel dans les titres de leurs souverains ; ils auraient simplement suivi en cela l'exemple de leurs congénères qui les avaient précédés dans la vallée de l'Orkhoun, les Huns Hiong-nou et les Turks Tou-Kiuè.

Les souverains ou l'an-jou des Hiong-nou prenaient le titre deTch'eng-liKou-tou7an jou 4Io..? t. qui, selon les auteurs chinois, signifiait le T an jou, Fils du Ciel.

3° En l'année 585 de notre ère, Cha-p'o-lo, Khakan des Turks Tou-kiuè, envoyait à l'empereur de la Chine une lettre commençant par ces mots : « Lettre provenant de I-li Kiu-lou-ch Mo-

ho CM-p'o-lo Khakan,   k AI; T   3- 431- J Ob 1g

~!   .1 sk n. 1 fi sage et saint Fils du Ciel de l'empire des

grands Tou-kiuè, institué par le Ciel.

40 Le Khakan des Ouïgours et son suzerain l'empereur de la Chine se traitaient officiellement de frère aîné et de frère cadet (Hiong-ti R, 91% ); il est donc naturel que l'un et l'autre s'attribuent une seule et même origine ; or, l'empereur chinois étant Fils du Ciel, son frère cadet, le Khakan ouïgour, devait employer une épithète équivalente.

Conf. De Guignes, Histoire des Huns, tome 1, part. 11, p. 25; Pien-i-tien, liv. 130, pp. 23, 24 ; Ma Touan-lin, Ouen hien l'ong K'ao, liv. 340, p. 7b; Visdelou, Supplément à la Bibliothèque orientale, pp. 41b, 56•; Stanislas Julien, Documents historiques sur les Tou-Kiuè, pp. 48, 49, 53.

[5] Sur la planche photographiée portant le n° 53, 5° ligne, on lit Tang-tou fg #i ; j'ai supposé erroné le second de ces caractères et je lui ai substitué le signe #f.. Peut-être ai-je tort : le dictionnaire P'éi-ouen-yun-fou nous dit que l'agrégation Tang tou est applicable à deux États, rien de plus. Tang-tou, si cette lecture est correcte, pourrait être l'équivalent de Tandou, Tandouk : serait-ce là l'origine du nom de Tandue que Marco Polo, au xi«° siècle, donne à une partie de la région que possédaient alors Prestre Jehan et les Kéraïtes, et que Yule identifie au territoire de Kouei-hoa tch'eng?

(6] C'est Lo-yang (Ho-nan fou) qu'arrose la rivière Lé, cette ville était, sous la dynastie des T'ang, la capitale orientale de l'empire chinois. Deux fois elle fut sauvée grâce à l'intervention des Ouïgours : 1° en 757, l'armée chinoise, aidée d'un contingent ouïgour commandé par le fils du Khakan, livra bataille et défit près de Tchen-theou les troupes des chefs rebelles Ngan-Kingsiu et Che Sse-ming; cette défaite les obligea à évacuer Lo-yang où les alliés entrèrent sans résistance. On accorda aux mercenaires étrangers le pillage de la ville ; parmi eux se trouvait un contingent de soldats Tadjiks mis à la disposition de la cour de Chine par le Khalife Aboul-Abbas. 2° En 762, le Khakan en personne avait amené un corps de cent mille Ouïgours; ils enlèvent Lé-yang aux troupes du chef rebelle Che Tchao-i et tuent plus de dix mille habitants. Une nouvelle bataille se livre à quelques jours de là à Jen-Kieou dans le Pe-tcheli. Les rebelles y perdirent quatre-vingt mille hommes, tués ou prisonniers. Che Tchao-i s'enfuit et mourut peu de temps après.

[7] Le mot Sangha, que les Chinois transcrivent par le mot

Seng, désigne chez les bouddhistes les prêtres qui ont le pouvoir d'entendre la confession, d'accorder l'absolution et de conférer l'ordination, mais dans l'inscription syro-chinoise de Singan-fou le terme Seng est employé par extension pour désigner les prêtres nestoriens.

[81 Selon Mer de Harles que j'ai consulté sur ce point, le mot sse e signifiant sacrifice ne serait pas un terme bouddhique; dans le culte national des Chinois, le mot sse désigne les sacrifices domestiques aux esprits des portes, chemins, vestibules, foyers, etc.

Peut-être par les cinq sacrifices faut-il entendre les Pdntchdtapa des Brahmanes, c'est-à-dire les mortifications par les cinq chaleurs; le pénitent se plaçait sous le soleil et entre quatre brasiers : Conf. L. Feer, Avadana r'ataka, pp. 46, 206.

  1. Selon Mgr de Harlez les Trois ternies ou trinité San-tsi répondent peut-être à la Trâilôkya bouddhique, c'est-à-dire la région du désir, la région de la forme, la région sans forme ou antichambre du Nirvana.

  2. En chinois Fa che, maître de la Loi ; ce titre est porté par les prêtres bouddhistes chargés de l'enseignement populaire.

  3. Peut-être les sept parties de la collection bouddhique Abhidarnaa. Les sept Pou peuvent être sept Ecoles.

  4. Koei, selon les Chinois, se rapporte à l'ordre des esprits terrestres comprenant les anciens princes ou ministres invoqués comme des génies protecteurs de l'empire. Conf. Biot, Tcheou-li, liv. XVIII, fo 2.

Le mot Chen au contraire se rapporte à l'ordre des esprits célestes comprenant le Seigneur suprême (Chang-ti) et ses suivants, c'est-à-dire le soleil, la lune et les cinq planètes anciennement connues.

Dans le brahmanisme Koei désignerait, selon Eitel, les Nagas, démons, esprits des montagnes, et Chen, les Devas.

Dans un vocabulaire chinois ouïgour du xvi° siècle je trouve Chen traduit par Naivasiki, et Koei par Ousiou.

  1. En Chinois Fa-wang, le Prince de la Loi ; cette épithète de tous les Bouddhas a pu être appliquée à un souverain fervent bouddhiste ; nous citerons comme exemple le roi du Népal qui, selon M. L. Feer, était décoré de ce titre, tout comme les souverains mandchous étaient autrefois désignés sous celui de Mandju s'ri ta Wang (de là le nom des Mandchous selon l'empereur Kien-long).

  2. Avant les Ouïgours les Turks Tou-kiué avaient donné aux empereurs chinois ce titre de Khakan du Ciel (Dieu ou firmament), il semblerait avoir été l'équivalent de Tengri-Khakan, épithète qui, avec la même signification, a désigné certains souverains ouïgours. Vid. sup. note 4, et conf. Stan. Julien, Documents historiques sur les Tou-Kiué, p. 202, et Visdelou, Bibliothèque orientale, page 62°.

  3. Les Karlouks n'étaient à l'origine qu'un ramassis de fa milles turkes Tou-Kiué; ils étaient de la même race que les Tie-le et formaient l'une de leurs quatorze tribus; ils se divisaient eux

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