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0033 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 33 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000225
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A

\VII —

IV. Les Toukioux et les deux premiers monuments.

~

Les coptrées du Hangal et de l'Orkbon apparaissent dans l'histoire de la Chine d'assez bonne heure. L'an 22G avant J. Chr., alors que Touman c. A. d. Khara-khan fut chassé d'Or-dos par les_ Chinois, et contraint d'établir son campement au Nord du grand désert de sable, cette région devint le centre d'habitation d'un peuple puissant de la Haute-Asie. Il eut pour successeur en 209 le fameux Modé c. à. d. Méthé (Mao-tonal * qui fut le fondateur véritable de l'empire des Huns (c. à <<Hioung-nou). Leurs chanious, c. à. d. chefs, avaient, du moins jusqu'au milieu du 1er siècle de l'ère chrétienne, après que leur empire démembré fut en partie soumis à la domination de la Chine, leur lieu de réunion ou Ordo au pied des monts Hangal sur les bords de 'lOrkhon. On a même voulu identifier Kharakum, où Khara-khan faisait paître

ses troupeaux, avec   hara-khorin ou Kharakorum ** des

princes Tchinguiz-khan   .

Après l'expulsion des Huns du Nord leur territoire fut occupé par les Sainbi, peuplade de race toungouse vraisemblablement, dont la puissance prépondérante fut fondée en l'année 150, et dura jusqu'à l'an 230 après J. Cbr. Aux Sainbi succéda la dynastie des Topo ou Vei, dont le pouvoir ne s'étendait que sur l'Est et le Sud de la Mongolie. On admet que les Topo étaient d'extraction toungouse, et qu'ils étaient venus dans la Haute-Asie par le Nord-Est de la Sibérie; leur domination prit fin l'an 557 après J. Chr. A cette même époque il existait à Kalkas et à Tarabagatai un autre empire toungouse, JouanJouan (Joujan), dont l'Ordo est censé avoir été près des monts Hangai *** et que l'on croit avoir subsisté depuis l'an 402 jusqu'en 546 après J. Cbr. Ces deux puissances furent à leur tour renversées par les Toukioux ou Turcs, dont la domination se maintint jusqu'en 745 j.

C'est ce dernier peuple qui offre pour nous un intérêt particulier, en vue des deux premiers monuments dont nous avons parlé.

La dynastie Toukiou ou Doulga tire son origine des Huns, qui furent vaincus par les Chinois près des sources de l'Irtisch vers l'an 92 après J. Chr. Il existe différentes traditions

  • C'est IA son vrai nom, selon K. F. Neumann, Die Völker des sitdlichen Russlands. Leipzig 1847, s. 32.

*5 banne, Heropir o uapo*taxs etc. I, p. 26, note 2; p. 77, note 1; p. 263, 419 note 3e et dans l'Introduction.

*** Iasnae, Kempis etc. I, 209, note 3e.

t J. Klaproth, Tableaux historiques de l'Asie. Paris 1826, p. 101-120. — M. A. Castrén, Resor och forskn. (Voyages et recherches). Helsingfors 1857. IV vol., p. 74. — Yrjö Kosleinen, Tiedot Suomensuvnn muinaisnndesta. Helsingfors 1862, s. 143. (Recherches sur les temps primitifs de la racefiinoise).

relativement au sort de leur premier ancêtre Assina,* et il aurait, comme maint autre chef de dynastie, dfl sa conservation à une louve. Mais abstraction faite de ces légendes suspectes, il parait avéré, que cette tribu eut durant plusieurs siècles ses demeures dans l'Alta1, qu'elle y fut d'abord sous la dépendance des Sainbi, mais que plus tard elle exerça au service des Jouan-Jouan le métier de forgerons, et qu'ils connaissaient ainsi l'usage de fer.

En 552 Ili-khan Toumine réussit cependant à vaincre les Joujanes, et à rétablir ainsi, après un intervalle de 460 années, la dynastie (les Huns et à poser les fondements d'un empire toukioulen **. Le siège central de cette puissance doit avoir été à cette époque sur les bords de l'Ili; mais lorsque, vers la fin du 6e siècle, cet empire eut été partagé entre deux dynasties, l'une à l'Occident, l'autre à l'Orient,{' cette dernière eut, pendant un certain espace de temps, pour résidence la forteresse de Douguine au Nord d'Ordos, et plus tard le pays de l'Orkhon. Ce n'est toutefois que sous le deuxième successeur de Toumine, que les Toukioux paraissent tenir une place marquante dans l'histoire de la Chine. Ce successeur, dont le nom est Mouioui-khan Kiguine (ou Mokan-khan), régna de 553 à 572, et nous est dépeint comme un homme remarquable déjà par son extérieur. Il avait le visage très-rouge et allongé; ses yeux avaient un éclat vitreux. Quant à ses qualités du reste, il était dur, vaillant et doué (l'une grande intelligence. Sa principale occupation était la guerre, et il subjugua ou terrifia toutes les peuplades établies au Nord de la grande muraille. Son empire s'étendait du golfe de Corée jusqu'à la »mer de l'Ouest» (le lac Balkasch) et du désert jusque vers la mer glaciale, sur un espace de 10 mille li en longueur, et 5 t1 j mille li en largeur, de telle sorte qu'il rivalisait de puissance avec l'empire du Milieu.

L'histoire de la dynastie du Tan donne, à propos de ce Kiguine, un tableau particulièrement intéressant des moeurs et coutumes des Toukioux ***, en ce que les historiens Chinois y parlent à cette occasion de l'ecriture dont se servent les

* L'apparition de cet Assina et par conséquent celle de la tribu des Doulgases ou Toukioux après l'an 460 seulement, suivant Klaproth, Tableaux historiques p. 113 et 114 ou bien (comme le veut Bastian dans ses Ethnologische Forschungen. Jena 1873. II vol., p. 223) en cette adnée même (460) doit sans doute être considérée comme une méprise. — Les Toukioux, dit encore Neumann, Die Völker des sitdlichen Russlands s. 85, apparaissent pour la première fois vers le milieu du 5e siècle.

** Iasune, Hcropin etc. I, 264.

*** Voyez Neumann, Die Völker des südlichen Russlands, s. 87-89 et hume, Hcropis I, 268-271.

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