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0048 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 48 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000225
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8° L'inscription mentionne l'alliance des Tibétains-avec les Turks-Karlouks. L'histoire chinoise n'en parle que pour nous en signaler une conséquence, c'est-à-dire la perte en 786 du territoire où se trouve aujourd'hui Ouroumtsi, mais cette alliance a dit s'effectuer à une dite antérieure, à l'époque où, s'étant séparés des Ouïgours (756), les Karlouks ont émigré vers l'Ouest dans des pays que détenaient les Tibétains (742756), déjà maîtres de Khotan, Kashgar et des bords de la rivière Tchou dans le voisinage du lac Issikoul. Conf. Bretschneider,Mediæval Researches, note598 et>.1, pp. 238, 239; t. II, p. 39. Klaproth, Tableaux de l'Asie, p. 211. Visdelou, Bibl. Orient, pp. 66, 79. Ma Touan-lin, Wen hien T'ongK'ao, K. 348, p. 9.

9° Sur la planche 58-59 on lit à la première ligne après l'intitulé de la stèle, le nom ou titre de Kan-kiè-li-kiè-s.se ou Kan-kia-li-kia-sse. Si le personnage qu'il désigne est le même dont l'histoire chinoise nous parle sous le nom de Kiè-kanKia-sse, ce nom ou titre serait celui du grand vizir de Toun Mo-ho Tarkan en 782, personnage que nous retrouvons en 786, vaincu à Pei-ting (Ouroumtsi) par les Tibétains, les Cha-t'o et les Karlouks. On serait tenté de détacher la syllabe Kan et de lire Kiè-li-kiè-sse comme transcription du mot Qirkiz. Je ne crois pas bonne cette leçon, car les Qirkiz sont désignés plus loin sur la stèle sous leur ancienne dénomination de Kien-Kouen.

10° Sur la planche 58-59, le nom des Ouïgours est écrit Hoei-Kou. En 785, sur la demande du Khakan Toun Mo-ho Tarkan, disent les annales, cette transcription a remplacé celle de Hoei-he dans les actes de la chancellerie chinoise; cela n'implique pas que les Ouïgours n'aient pu antérieurement à cette démarche employer chez eux dans leurs actes cette orthographe transcrivant mieux que Hoei-he le nom de leur nation.

Tel n'est pas l'unique intérêt de ce monument du vine siècle

qui nous représente le spécimen le plus ancien de l'écriture des Ouïgours ; il nous parle aussi de l'introduction parmi eux à cette même époque, d'un culte qui paraît être le bouddhisme, mais très entaché de brahmanisme. Quel était leur culte avant celui-là? Les missionnaires nestoriens qui passent, à tort ou à raison, pour leur avoir fait adopter les principes de leur alphabet dérivé du syriaque, avaient-ils réussi en même temps à leur faire embrasser le christianisme? Ou bien les Ouïgours avant d'être bouddhistes étaient-ils manichéens'? Étaient-ils ignicoles comme l'étaient les Turks Tou-Kiuè au vil° siècle selon Hiouen-thsang? Ce que nous possédons en chinois ne semble pas devoir répondre catégoriquement à cette question; toutefois, certain passage du fragment 54 nous autoriserait à penser que le culte des esprits terrestres ou démons était en faveur parmi eux avant leur initiation à la religion (le Bouddha.

i. D'après Yao-Kouan qui vivait sous les Song, les Ouïgours sollicitèrent en 771 la faveur d'établir dans plusieurs arrondissements de l'empire, entre autres à Ping-yang, des temples de Mani. Les sectateurs de cette religion portaient des vétements blancs et une coiffure blanche.

D'après le Tao-Kou T'ang-Wen-tsi de Heng Chi-tsiouan, ceux des Ouïgours qui vinrent en Chine au tic siècle étaient des Mani. Ils sollicitèrent en 806-820 l'autorisation (l'établir des temples de leur religion à Ho-nan fou et à T'ai-yuan fou. Conf. Pauthier l'Inscription srro-chinoise de Si-ngan fou, p. 78 et 82.

D'autre part, le voyageur chinois Wang Yen-te, à son passage à Kao-tch'ang (Karakhodjo) en 98i-983, nous dit qu'on y voyait une cinquantaine de couvents bouddhiques dont les noms, inscrits sur le portail, avaient été donnés par des empereurs de la dynastie des T'ang. Dans les. mois de printemps, les habitants se réunissaient en troupes et faisaient des excursions pour visiter les temples. Ces divers promeneurs montaient à cheval armés d'arcs et de flèches qu'ils lançaient contre toutes sortes d'objets; ils appelaient cela « conjurer les mal-

heurs   Il y avait lù un temple appelé Ma-ni ssc ou temple de Mani,
desservi par des religieux de la Perse qui observaient fidèlement leurs règles particulières, et qui qualifiaient d'hérétiques les livres bouddhiques. Notons en passant que le terme hérétique est rendu en ouïgour par le mot Tars.

PLANCHES 53, 54 (ASSEMBLAGE)

  1.     appris. (Depuis) la création du ciel et de la terre, le

soleil et la lune    

  1.     Nous   avons hérité de l'empire dans les régions
    du nord ; la capitale fut établie à' ......:...... succéda au trône, le Ciel l'avait doué de qualités éminentes qui lui valurent l'atta-

chement des populations   

  1.     les différentes tribus; l'ordre disait : Le Khakan

continuateur de la précédente dynastie    

  1.    Lo mo-mi-ch Kiè-tai-teh-mi•ch Pi-KM ' Khakan succéda,

il avait des talents supérieurs     Teng-/i4 lo Kou mo-mi-ch

Kie-tou teng-mi-ch ho Kiu-lou    

   3.     d'un envoyé     les paroles importantes ; il deman-

dait que l'armée concoure à l'anéantissement de l'empire des

T'ang s. Le Khakan, affecté de ce que   bienfait (Ngen)   
voulait usurper le pouvoir, lui-même .... bravement, il accorda son concours à l'armée impériale... ; grâce à cette coopération

la Capitale (et la vallée du) Lê s furent reconquises    

   6.     les chefs de l'armée, dans une sage pensée   à quatre

Samgha' de se rendre sur le territoire du Khanat pour propager la pratique des Cinq sacrifces s et (faire) approfondir les

Trois termes'. Ces Upadhydya 10 admirablement lucides    
comprenaient parfaitement les sept (catégories de) Livres"; leur talent était grand-comme la mer et les pics les plus élevés; leur dialectique coulait comme un fleuve partant de haut, aussi