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0046 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 46 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000225
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— xxvltl —

4° Ce monument II contient à la 15° ligne la date de la 22° année K'aï-yuan, c'est-à-dire 734°, et, à la 23° ligne, on lit le nombre 23 qui, s'il se rapporte à une date, indiquerait l'année 735. La date de la mort de Mekilien est incertaine; en effet, après lui avoir assigné la date de 734 qui est celle de la mort de son frère aîné Gueuk Teghin, l'Histoire chinoise rapporte que Mekilien fut vivement touché à la vue du monument funéraire élevé par ordre de la cour de Chine à la mémoire du susdit Gueuk Teghin; or, ce monument est daté de la 7° lune de la 20° année K'aï-Yuan ; Mekilien était donc encore vivant au mois d'août 732. L'Histoire chinoise nous montre ensuite que, postérieurement à cette dernière date, Mekilien, avant de mourir, eut encore le temps de faire faire des instances pressantes auprès de la Cour de Chine en vue d'obtenir la main d'une princesse chinoise, de recevoir une réponse favorable à cette démarche, d'envoyer son frère Kiai-li-pi remercier le souverain chinois et lui demander l'époque du mariage. Ces voyages et ces pourpalers entre la cour du Khakan et celle du Fils du Ciel, séparées l'une de l'autre par un trajet difficile de plus de 300 lieues, ont dû prendre un temps considérable, il n'est pas vraisemblable qu'ils aient pu aboutir avant 733. L'Histoire chinoise ajoute enfin que Mekilien, empoisonné par son ministre Meï-loTch'oue, ne mourut pas tout de suite, il eut le temps de faire périr Meï-lo-Tch'oue et d'exterminer toute sa famille. Conf. Stanislas Julien, Documents historiques sur les Tou-Kioue, pp. 200, 201.

2° L'inscription Ouest est d'origine chinoise; son écriture

poff, premier interprète de la légation de Russie a Pékin et à M. Georg. de la Gabelentz, à Berlin.

C'est à moi que M. Heikel a bien voulu confier l'étude des monuments II et III; en l'en remerciant ici je tiens également à remercier publiquement mon collaborateur, M. Che-tseng, secrétaire de la légation de Chine, du précieux concours qu'il a bien voulu me prêter pour le déchiffrement et la traduction de la partie chinoise de ces fragments épigraphiques. C'est à lui que nous devons la calligraphie de ce déchiffrement, d'après laquelle ont été phothogravées les planches que nous publions.

Dans nos déchiffrements nous avons remplacé par des points les caractères chinois qui nous ont paru illisibles ou douteux. — G. D.

est du genre Li-chou. comme celle du monument 1; j'y compte 23 lignes très-incomplètes et frustes; de plus, des crevasses en ont dérangé la symétrie ; la partie supérieure de l'inscription forme un bloc sépara dont j'ai arbitrairement fait le raccord.

3° A la première ligne, on lit le titre chinois : San lang Ki-Kin the jen Nei Kong-jong tien Che-Konan .Sieou•tchouan

I dp ,ta .tti   & '' t*   6': *. 4t g- tg. que je traduirai par se-
crétaire, chambellan, acadetnicien, compilateur au bureau des historiographes. Or, ce titre convient bien à l'historiographe Li-hiong qui, disent les annales, fut chargé par l'empereur de Chine, de rédiger l'inscription de la stèle destinée au tombeau de Mekilien.

4° A la ligne 46, on lit le titre de : Tso Kin-ou wei Ta tsiang

Kiun   t 0 k m , titre que portaient les fonction-
naires précédant l'empereur lorsqu'il sortait, pour prévenir les dangers imprévus. Ils tenaient à la main un bâton de cuivre, doré des deux bouts, qu'on appelait Kin-ou. Le texte de la stèle (ligne 46) ajoute que ce fut un tel personnage qui, pourvu du sceptre de la délégation impériale, fut chargé de porter des compliments de condoléance de la cour de Chine à la famille du Khakan et d'offrir un sacrifice. Or, Phis. toire chinoise nous dit que le personnage chargé de cette mission et de faire bâtir un temple à la mémoire du Khakan mort s'appelait Li-thsiouen, surintendant de la famille impériale; ce dernier titre n'exclut pas le précédent.

Conf. Stanislas-Julien, Documents historiques sur les TouKioue pp. 204, 202.

Le haut fonctionnaire chargé d'une mission analogue lors de la mort de Gueuk Teghin était également un Kin-ou tsiang Kinn.

5° La ligne 18 parle de la construction d'un mausolée (Kien ts'in 9E SE), et la 20° ligne, de l'érection d'un temple commémoratif pour l'enseignement de la postérité.

6° Enfin, l'inscription chinoise est doublée d'une inscription en caractères turks altaïques runiformes en tout semblables à ceux de l'épitaphe de Gueuk Teghin. On peut donc au moins affirmer que les monuments I et 11 sont contemporains l'un de l'autre.

Monument III

Fragments Sino-Ouïgours.

Ces curieux fragments épigraphiques sino-ouïgours, au nombre d'environ quarante, se trouvent, dit N. Yadrintzev, à Kara-balgasoun près des ruines d'un palais, à quatre lieues des sépultures; M. Heikel, précisant davantage l'emplacement de ces mêmes fragments, rapporte que là

s'élevaient de hauts remparts formant un quadrilatère et que en dehors et ci proximité de ce quadrilatère fortifié sont des élévations de terrain résultant de constructions dont les ruines occupent une surface de plusieurs kilomètres carrés; c'est parmi ces ruines, et à une petite distance du rempart, que