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0060 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 60 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000225
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du Turkestan -et qui durent se retirer vers le sud, dans la Sogdiane. Les Yueh-tchis ne purent cependant pas vivre tranquilles dans leur nouvelle patrie, ils en furent expulsés par leurs anciens voisins les Usuns, que les Hioung-nous avaient repoussés vers l'ouest. Les Yueh-tchis durent traverser l'Yaxarte, après quoi ils soumirent les TaJaias dans la Bactriane, et s'éttthliratt dans le pays au nord de l'Oxus, où l'ambassadeur de la Chine Tschangkien les trouva en 126 avant J.-C. Les Sakes, à leur tour, continuèrent leur marche vers le sud à travers l'Hindou-Koh et conquirent le pays de Kipin ou le nord-ouest de l'Arachosie 1.

- Dans la Parthiène, les Scythes, qui formaient une partie de la population, secouèrent, sous la conduite d'Arsace, le joug des Séleucides en 248 avant J.-C. Leur puissant roi Mithridate (181-136 avant J.-C. environ) fut le véritable destructeur de l'empire gréco-bactrien et favorisa l'établissement des Yueh-tchis. Lorsque les Parthes, environ un siècle plus tard, furent mêlés à de nombreuses guerres contre les Romains, l'influence des Scythes orientaux augmenta. Kadphise I (Khiu-tsiu-kio), qui régnait sur une tribu de Yueh-tchis nommée Kouchan, soumit toutes les autres tribus scythes, environ vingt-cinq ans avant J.C., pénétra dans la Parthiène, s'empara du Kaboul et du Kipin (Cophéne) et fonda ainsi . un grand empire, que son fils agrandit encore par la conquête de l'Inde. I'empire des Yueh-tchis dans le sud-ouest de l'Asie dura ainsi depuis le milieu du premier siècle avant J.-C. jusqu'à la fin du quatrième siècle de notre ère. Dans le Tur-

' .      kestan, leurs princes étaient appelés Khahan, dans l'Inde Chah
et Chahan Chah 2.

Des autorités chinoises attestent aussi les migrations des peuples turcs dans l'Asie-Centrale dès les temp plus an-

ciens. Au deuxième siècle avant J.-C. on compt   depuis la
capitale de la Chine jusqu'au Dahja ou Davan, neuf idiomes différents, mais à partir du Davan jusqu'à Ansi (Parthiène) on ne parlait que des dialectes de la langue turque. Quelques autorités racontent que les Toukioux descendent des Huns vaincus par les Chinois en 92 après J.-C. près des sources de l'Irtisch. D'autres disent que sous l'empereur Thaï-won (429-451 après J.-C.), cinq cents familles de la tribu d'Asséna, horde du nord descendant des Hioungnous, après avoir fui vers le nord-ouest, se fixèrent au milieu du Kinchan (Altaï); elles étaient alors sous la dépendance des Jen-jen. Dans la suite elles prirent le nom de Tou-Kiou, et leur prince échangea son titre contre celui de Kho-han (Khan), synonyme de Chen-yn (large, grand), nom que portaient les princes Hioungnous. En 545 le gouvernement chinois commença à envoyer

' Chr. Lassen, Ind. Alterthnmskande II 852, 873. — Stuart Poole (Gardner), The coins of the Greek and Scythie kings of Bactria & India. London 1886 p. XXX.

' Lassen, I. c. p. 284. Poole, 1. e. p. XX. — E. Drouin, Monnaies Touraniennes. Paris 1891 p. 3 et Mon. Turco-Chinoises. Rev. Rumina. 1891 p. 458.

des ambassadeurs aux Toukioux, dont la puissance fut fondée 552, lorsque Ilikhan vainquit les Yuyanes (Yuan-yuan peuple tongouse) et subsista jusqu' en 743, époque où elle fut détruite par les Ouigures. Dans l'antiquité on brûlait les morts, plus tard on les enterra et l'on éleva des pierres sur leurs tombeaux. Lorsque Kieli-khan, que les Chinois avaient fait prisonnier, mourut en 638, son corps fut brûlé, et l'empereur de la Chine lui fit élever à l'orient du fleuve Pa des colonnes en pierre et un monument sur lequel il fit graver une épitaphe 1. Les lettres pleines de mépris que ce même Khan adressa à l'empereur de la Chine en 621 étaient sans doute en chinois.

Dès la fin du VI° siècle. les Turcs (Tou kioué en chinois) s'étaient divisés en deux Khanats distincts: celui des Turcs occidentaux et le Khanat des Turcs orientaux, dont la résidence était sur les bords de l'Orkhon. Pendant près de deux siècles les Turcs sont maîtres de toute l'Asie depuis la mer Caspienne jusqu'à l'Océan Pacifique, longeant au nord le désert de Gobi et entourant, à l'ouest et au sud-ouest, l'empire chinois. L'étendue de leur puissance est pleinement prouvée par l'envoi réciproque de nombreuses députations que, vers le milieu du sixième siècle, ils recevaient et envoyaient en Chine et même à Constantinople, où a ya)oç Xayûv trow %bvex(v"v envoya pour la première fois un ambassadeur à Justinien en. 258 2.

Ainsi les peuples de l'Asie-Centrale connaissaient déjà plusieurs siècles avant J.-C. le système d'écriture sémitique et les systèmes qu'on en avait formés en Grèce et dans l'Inde. D'un autre côté la plupart de ces peuples avait appris des Chinois les éléments de l'art (l'écrire. Il nous reste a examiner quelles influences présidèrent à la formation de l'écriture dite de l'Iénisséi.

Position et l'origine des types. Direction de l'écriture. Même à défaut d'autres indications il ressort déjà (les inscriptions (le l'Iénissei quelle position occupent les types de l'écriture. Une écriture horizontale sur les monuments tumulaires se trouve uniquement sur N° II; mais les N'" XVII, XX1X, XXXI ont été relevés sur les parois du rocher mi l'écriture en grande partie est horizontale et présente en général une grande conformité avec les systèmes d'écriture de la Grèce et de l'Asie-Mineure, ce qui rend l'hypothèse d'une position renversée des caractères tout à fait inadmissible. Oß quelque chose de semblable se présente dans une partie d'une inscription, l'autre partie, à ce qu'il semble, pourrait être comprise de manière que le lecteur doit se tourner, comme c'est le cas avec cer-

' Stanislas Julien, Documents historiques sur les Tou Moue (Turcs) Journ. Asiat. 6 série III 326, 89S, IV 201-230.

2 E. Drouin, Monn. Tureo•chinois. Revue Nmnism. 1891 p. 458.