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0040 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 40 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000225
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— XXII —

à peu près la même langue que les Huns (Hioung-nou). Vers l'an 338 ils furent asservis par la dynastie Topo; mais A. la fin de ce même siècle ils allèrent s'établir dans la région septentrionale du désert, et y reçurent le nom de Gaoghioui (Dinlines) ou Gao-tche, qui veut dire en chinois »les hauts chariots», tout en continuant de s'appeler Tchidi ou Télé. Leur principale résidence était située sur la Haute Selenga. Plus tard ils furent connus sous le nom de Hoei-hou ou Ouï-

gours.   4,

Parmi les us et coutumes de ce peuple nous mentionnerons celle de déposer les morts dans une fosse creusée, un arc tendu ik la main, et une épée avec une lance au coté; la fosse restait ouverte. Aux funérailles on immolait en sacrifice une quantité de bétail dont on brûlait les os, après quoi les assistants faisaient à cheval une centaine de fois le tour du lieu funéraire.

Au 5 siècle ils tombèrent sous la dépendance des Joujans. Vers la fin de ce même siècle, l'an 487 une partie des Ouïgours se sépara du reste de la population près de la Selenga et se porta vers l'Irtisch, où leur chef, qui s'était déclaré indépendant, prit le titre de Hé-ouléou-foulé, c. A. d. en chinois: le grand fils du Ciel. Ces Ouïgours étaient riches en or et en argent, en zibelines et en chameaux, mais il ne surent pas conserver leur indépendance. Le crâne (l'un de leurs chefs servit même de vase à boire à un prince des Joujans. Dans la suite les Ouïgours furent assujettis au Doulgases.

Les ancêtres des Gaughiouis étaient divisés en 12 familles; plus tard apparaissent 15 tribus, dont l'une appelée Jouan-gué (ou Ouhouougué) était établie sur la Selenga, et c'est d'elle, réunie à d'autres tribus, que les Ouïgours ou Oïkhors tirent leur origine.

Lorsque les Ouïgours en 629 se furent soumis à la domination chinoise, leur aïmak fut converti en gouvernement de Baïkalie. Le chef suprême de l'administration reçut pour insignes de sa dignité un double sceau en or, ayant la forme (l'un poisson; ce qui fit qu'ils entretinrent les meilleurs relations avec la Chine. Plusieurs milliers d'Oïgouurs étaient régalés à la cour. Des hôtelleries, au nombre de 68, approvisionnées de koumis et de viande, furent établies sur la route jusqu'au grand désert, pour héberger les envoyés qui apportaient à l'empereur le tribut annuel, consistant en peaux de zibeline. Un chef des Ouïgours, Toumida, préféra cependant aux titres chinois ceux qui correspondaient aux titres des Doulgases. — Le khan de ces derniers, Motchio, qui avait envahi le territoire des Ouïgours, fut attaqué par eux avec le secours de la Chine et périt assassiné l'an 716.

Peïlo, le khan des Ouïgours, soutenu par les Basimiens, vainquit le khan doulgase, Ousou, en 742. Il habitait alors le pays anciennement occupé par les Doulgases, mais établit dès lors sa résidence ou son Ordo entre les monts Oudéguènes et la rivière Goun c. a. d. l'Orkhon, ce qui pourrait bien se rapporter au Khara-balgasun de • nos jours. De là jusqu'à l'extrémité occidentale de la grande muraille il y avait 1700

li, et jusqu'au grand désert de sable 300 li. L'histoire mentionne ensuite 9 familles ouïgoures (Hou), cantonnées sur les bords de 9 rivières, selon Aboul-Kazi. En 745 le khan doulgase Baïmé fut tué, et sa tête envoyée dans la capitale de la Chine; avec lui s'éteignit la branche princière des Doulgases orientaux. L'empire de Peïlo s'étendit finalement jusqu'à l'Altaï du côté de l'Occident et au désert au côté du Sud, c. A. d. qu' il embrassait tous les pays autrefois soumis à la domina-

tion des Huns.   •

En 756 Ane Louchan, Hun de naissance, auquel était confié le commandement de l'armée chinoise, se révolte et prend en 757 le titre d'empereur; mais il est assassiné la même année. Des Ouïgours, sur le drapeau desquels était figuré un loup, se font les défenseurs de la Chine. de telle sorte que les insurgés furent vaincus, si non exterminés. Le khan des Ouïgours, qui auparavant se montrait vêtu d'un kalpak turc et d'un kaftan rouge, devint un personnage considérable. L'empereur lui avait donné sa fille en mariage, tandisque autrefois il n'accordait que des princesses, comme pour les Doulgases. Les Ouïgours de leur côté se rendaient agréables à la cour en offrant des présents, tels que des chevaux par centaines, des peaux de zibeline, (les étoffes de laine blanche, et en fournissant pour contingent jusqu'à 3,000 cavaliers pour combattre les rebelles. Les Hakases furent en 758 subjugués par les Ouïgours. Cependant farinée impériale fut battue par les insurgés en 759, qui finirent pourtant par être réduits à l'obéissance en 762. Tchao-i, fils d'un des rebelles, eut dans la bataille 60,000 hommes de tués; 20,000 furent faits prisonniers, et lui-même y perdit la vie. Le khan des Ouïgours fut gratifié d'un long titre *.

Ces guerres intestines avaient duré 7 ans. Tandisque la Chine comptait, en 754, 6 millions et demi de familles c. A. d. 53 millions d'habitants. ce nombre était descendu en 764 à 3 millions de familles, soit 1J millions d'âmes.

Après la fin de ces luttes intérieures les Ouïgours et les Tibétains commencèrent à se disputer le pouvoir; mais les premiers s'étant alliés par serment avec la Chine, les Tibétains furent mis en déroute l'an 765 et perdirent de 50,000 hommes clans le combat. Un grand nombre d'Ouïgours demeurèrent dans la capitale, où ils enlevèrent non seulement des chevaux, mais encore des jeunes filles etc. dans les rues et sur les places publiques. Ils se retirèrent enfin Fan 778. Le khan, Menjoui Idigain, qui méditait une attaque contre la Chine, fut assassiné en 780. La mort suscita des dissensions parmi les Ouïgours; mais Dounmohé, qui monta sur le trône ensuite, renoua les bonnes relations avec la Chine. Il attendit, pour faire couper sa chevelure, d'avoir obtenu du fils du Ciel la ratification de sa dignité et de son titre, en sollicitant la paix

* Voir, pour les titres (les khans Ouïgours, la liste que l'académicien Radloff en a donnée dans les 3anncsn ßneT. OYrg. Il. P. Apxeoaor. Orig. T. V. Bun. II—IV. p. 266-267.