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0059 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 59 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000225
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AOF

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f.+

ne doit pas avoir été formée avant le commencement du sixième siècle ou au plus tard vers la fin du quatrième siècle

avant J.-C.   Burnell croit que cette même. langue était,
jusqu'à un certain point, employée dans l'Inde septentrionale environ un demi-siècle avant que les inscriptions du roi Açoka eussent été faites, donc environ trois cents ans avant J.-C. 2. Quelques monnaies carrées, frappées par Pantaléon et Agathocle dans l'Inde environ 170 ans avant J.-C., portent des légendes écrites en grec et en même temps soit en lettres de l'alphabet iranien ci-dessus mentionné, soit dans l'alphabet du sud de l'Inde et que Açoka employa dans toutes ses inscriptions, sauf

Kapur-di-giri 3. M. Drouin compte, en dehors du dev-anâgari, environ neuf alphabets différents, employés en Asie centrale du IIIe au Vile siècle de notre ère, et empruntés (sauf l'irano-scythique) aux populations iraniennes ou indiennes +.

Plusieurs siècles avant le commencement de notre ère, on faisait usage dans l'Asie-Mineure d'un syllabaire qui, sous une forme réduite, passa dans File de Chypre, où il se retrouvait encore plusieurs siècles après J.-C. Une des inscriptions remonte à 650 avant J.-C. environ. Les alti labets lyciens, kariens, pamphyliens, phrygiens, ciliciens, prouvent qu'ils ont été précédés d'un syllabaire identique dans ses parties essentielles à celui de Chypre, car ils renferment des sons représentés par des signes ayant la même forme et la même valeur phonétique que ceux du syllabaire de Chypre. Ce dernier doit cependant avoir été, déjà de bonne heure, remplacé par l'alphabet gréco-ionien, vu que les formes de ce même alphabet rencontrées dans l'Asie-Mineure renferment le digamma, que ne contiennent pas les inscriptions des soldats ioniens de l'armée de Psammétique près de Abu-Simbel 5. Selon Kirchhoff, ces dernières représentent la plus ancienne forme de l'alphabet ionien et remontent à 600 avant J.-C. environ (4O" olymp.) 6. Au sixième siècle, les actes officiels d'Athènes s'écrivaient pour la plupart, sinon exclusivement, de droite à gauche. Une inscription de Téos datant de 475 environ, et allant de gauche à droite, emploie avec une grande régularité : comme signe de ponctuation. L'inscription d'Halicarnasse remontant à 450 environ, montre déjà le développement atteint par l'alphabet ionien, et la forme fixe et régulière sous laquelle il fut adopté en 403 à Athènes et dans le reste de l'Hellade. Il s'est entre autres approprié les lettres y q gipW , qui ne sont pas phéniciennes, et il n'y a aucune trace de ponctuation'. Lors même que l'on ne tiendrait pas compte

1 Is. Taylor. The alphabet. II 230-234.

2 A. C. Burnell, Elements of South Indian Palaeography 1878 p.1.

3 Comp. Percy Gardner, The coins of the Greek and Scythie kings of Bactria and India 1886 p. 9, 11.

  • E. Drouin, Monnaies Touraniennes p. 11. Comp. Monnaies Tuno-chinoises. Revue Nnmis. 1891.

  • Comp. A. H. Sayce, Die Inschriften von Hissarlik: Schliemanns Ilios p. 774, 778. Comp. Trans. of the Soc. Bibl. Arch. IX, 113.

  • A. Kirchhoff, Studien z. Gesch. des Griech. Alphab.'. 1::7, p. 37, 41, 47. 71. c. p. 11, 13, 16.

des singuliers hiéroglyphes des Hittites et des relations qu'une certaine culture avait`e~tablies entre ce dernier peuple et les Babyloniens, il est de fait que plus d'un millier d'années avant J.-C. les peuples de l'Asie centrale se familiarisèrent peu à peu durant les siècles suivants avec le système d'écriture ci-dessus mentionné en usage dans l'Asie-Mi . ' e, ainsi qu'avec l'alphabet grec provenant du phénicie •, ' "a très que Cyrus se fut rendu maître des colonies grecq :: la connaissance de l'alphabet grec se répandit encore, et avec les conquêtes d'Alexandre en Orient, la culture, la langue et l'écriture grecques prirent pied pour plusieurs siècles dans l'Asie-Centrale.

Si nous nous tournons du côté de l'extrême Orient, nous voyons l'influence et la culture chinoise s'étendre bien au-delà des frontières de la Chine, plusieurs siècles avant l'ère chrétienne. Les Hioung-nous ne possédaient dans l'antiquité aucune sorte d'écriture, mais vers 206 avant J.-C., ils se servaient de l'écriture chinoise. Lorsque Maotun, le fondateur de la puissance des Hioung-nous, eut pénétré en vainqueur au sud de la Grande Muraille, il força vers 198 avant J.-C. les empereurs de la Chine à signer un traité par lequel ceux-ci s'engageaient à lui payer un tribut annuel. Un peu plus tard, en 192 avant J.-C., Maotun envoya à l'impératrice, régnant alors en Chine, une lettre par laquelle il la demandait comme épouse. Les prisonniers chinois servaient de copistes aux souverains des Hioung-nous, et vers 170 avant J.-C. un eunuque chinois apprit aux membres de la famille régnante à écrire des livres, à dresser les états des contributions, ainsi qu'à rédiger des lettres diplomatiques. Dans la suite, on introduisit chez les Huns des titres monosyllabes chinois au lieu de ceux de plusieurs syllabes en usage jusque là parmi eux; on se servit de sceaux impériaux et on organisa un secrétariat spécial pour Pexpédition des actes officiels L. Le musée de Minoussinsk possède une importante collection (le monnaies chinoises trouvées dans les environs, quelques-unes, entre autres, datant des premiers siècles de notre ère. Ces monnaies ainsi que les nombreux miroirs de bronze et d'autres objets du même métal qui s'y trouvent, sont des témoignages éloquents des relations des Chinois avec l'ouest et le nord-ouest de l'Asie dans des temps reculés.

Au commencement du troisième siècle avant J.-C., les Hioung-nous, habitant le nord de la Chine, commencèrent, sous la conduite de leur roi Maotun, à assujettir les peuples voisins, entre autres aussi les Yueh-tchis qui habitaient le Hoangho supérieur dans le Kansu, province chinoise. Le successeur de Maotun les vainquit de nouveau et fit périr leur roi en 165 avant J.-C.; dès lors commença la grande migration indoscythe qui •fut la cause de grands bouleversements dans l'Asie-Centrale. Les Yueh-tchis se dirigèrent vers le nord-ouest du côté du fleuve Ili, qui tombe dans le lac Balkasch, d'où ils chassèrent les Sakes (Sse), qui après les conquêtes de Cyrus et d'Alexandre avaient assujetti la plus grande partie

' Iasnne, I3cropis I 20, 22, 27, 94 120, 176, 263.

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