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0029 Inscriptions de l'Orkhon : vol.1
Inscriptions de l'Orkhon : vol.1 / Page 29 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000225
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— xIII —

de longueur et en diamètre un tiers (le mètre; chacun des deux bouts se terminait par une excavation quadrangulaire. --Nous approchions de l'Orkhon, qui se divisait ici en plusieurs bras entourant de petites Iles en partie couvertes d'arbres.

411. Plus loin dans la steppe se dessinaient les murs du couvent, semblables à une rangée de tentes blanches. Vu des bords élevés de la rivière au bas (le la montagne ce site offrait un charmant. aspect. Après avoir traversé l'Orkhon à cheval nous établîmes notre campement sur la rive droite, à deux ou trois kilomètres du couvent; le trajet (le Khara-balgasun n'avait duré que 41 heures.

mes-nous dressé nos tentes et bu l'inévitable

thé, que les Finlandais, nous lançâmes nos chevaux A bride abattue dans la direction du monastère, sur un sol jonché de petits cailloux. Erdentsô est enclos de hautes murailles, qui forment un carré percé de chaque côté d'une grande porte en. briques. Elles sont construites partie en terre glaise, partie en briques. Les matériaux employés pour celles-là leur donnent extérieurement une apparence qui rappelle celles de Khara-balgasun. Les parties faites de briques forment en quelque sorte des contre-boutants et supportent des tours revêtues de plâtre, visibles à une grande distance et donnant alors au couvent l'apparence d'un vaste camp de tentes blanches. En face, sur l'autre bord de l'Orkhon et au pied des montagnes verdoyantes, on aperçoit une ligne des maisonnettes en bois habitées par des lamas; là se trouve aussi le temple de Lamintsô. Le monastère d'Erdents6 même est exclusivement composé de temples et d'habitations monastiques, parmi lesquelles on remarque des tentes mongoles de façon ordinaire. Les rues sont des passages étroits, dont les clôtures en planches se composent de poteaux posés côte à côte. Par-dessus on remarque à quelques endroits des monceaux d'argal, entassé là pour le chauffage pendant l'hiver.

Le lendemain on se mit à photographier plusieurs temples, et les moines que la curiosité rassemblait autour (le nous. Les gens mongols étaient fort aimables, et ici je fus pour la

première fois à même de photographier l'intérieur d'un sanctuaire bouddhique. Nous ne rencontrâmes pas des dispositions aussi favorables chez quelques ouvriers chinois occupés à faire des réparations dans un temple; ils nous traitai tout bonnement de »satanés russes», ce qui leur valut delE part du chef de la caravane, qui savait le chinois, une bonne paire de soufflets, devant l'éntrée du temple, d'où nos Mongols les forcèrent à s'éloigner.

Une particularité qui nous frappa, fut de voir quelques lamas revêtùs° tn costume qui les faisait ressembler aux Grecs et aux Romains de l'antiquité. Leur robe avait la forme d'une tunique sans manches, par-dessus laquelle ils portaient un long châle jeté sur une épaule et formant des plis comme ceux d'une toge. Leur coiffure était faite d'étoffe et se terminait en haut par une crête, qui lui donnait l'air d'un casque (l'Achille. Leurs bras étaient nus et ils avaient les pieds chaussés, non de sandales, mais de bottines à la chinoise.

Je ne vis là point de pierres avec des inscriptions iénissélennes; mais il y en avait qui portaient des inscriptions thibétaines et autres, sûrement fort intéressantes, attendu qu'elles remontent sans doute aux temps anciens.

En dehors des murs de Erdentsé s'élèvent plusieurs éminences que l'on dit être des ruines; mais celles-ci paraissent insignifiantes en comparaison des remparts et des monticules que l'on voit à Khara-balgasun. Le seul objet intéressant, qui y est resté des • temps passés, est une tortue de pierre (tab. 64). Les cailloux qu'elle a sur son dos, y ont probablement été placés par des Mongols, en temoignage de leur vénération. Cette image sculptée parait devoir son origine à (les motifs religieux. Car en Chine, dans les anciens temps, pour chaque entreprise quelle qu'elle fût les ministres et les hauts fonctionnaires allaient consulter la tortue comme un oracle. Chez les peuplades de l'Asie orientale il existait de même des récits mythiques,. dans lesquels il était parlé de poissons et de tortues qui auraient formé des ponts sur les rivières *.

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III. Retour. Antiquités diverses dans la Transbaïkalie.

Notre séjour à Erdents6 ne fut pas de longue durée; nous en repartîmes le lendemain de notre arrivée c. A. d. le 30 Août dans l'après-midi, pour retourner directement à Ourga, que nous atteignimes après 4 jours de course à cheval. Nos chariots de bagage étaient restés en arrière, et arrivèrent deux jours plus tard. Le trajet du retour se fit donc beaucoup plus rapidement que celui de l'Orkhon, qui nous avait pris une dixaine de jours.

Cette fois nous nous arrêtâmes à Ourga 4 jours, soit du

4 au 8 Septembre. Ce temps fut employé, après que nous eûmes pris le repos nécessaire, à faire tirer d'abord par le photographe de l'endroit la première copie de l'inscription chinoise gravée sur le premier monument. Le drogman attaché au consulat général en fit immédiatement une traduction que S. E. S. Fédoroff promit (l'expédier ensuite à Pékin pour y être revisée. L'aimable hospitalité dont nous fûmes favorisés

* Iatinno, Hcropin etc. II, 99. 109 note 1. III, 81 etc.

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