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0055 Les Fouilles de Haḍḍa I : vol.1
Les Fouilles de Haḍḍa I : vol.1 / Page 55 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000277
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Il est possible aussi que l'on ait employé la gomme d'abricotier comme liant, ainsi que le jaune d'oeuf, car ce sont des procédés encore en usage et qui ont pu se perpétuer depuis l'antiquité la

plus reculée, en raison de leur grande simplicité. Il est å remarquer que ces stucs sont trés durs et le béton auquel on les a employés, plus ou moins mélangés å la terre, est toujours difficile å entamer.

L'application du stuc aux endroits à décorer se faisait å l'aide d'une petite truelle triangulaire, dont la pointe, imprimée en creux le long des surfaces nues, donnait, å peu de frais, un motif ornemental. Sa forme nous a été ainsi conservée dans les stupa B, 14 et B, 3o.

Certains de ces stucs devaient être d'une application difficile par suite de leur adhérence aux doigts ou aux outils de l'opérateur. On les étendait alors sur une étoffe (TK, 1 3 3) et après avoir

été appliqués soigneusement sur la surface qu'ils devaient recouvrir, le linge était retiré. L'empreinte de ce dernier, qui a subsisté, trahit le procédé. Au-dessus de cette couche, un autre stuc dans lequel devaient être modelés les ornements était étendu, si bien que le premier semble être une zone d'adhérence entre le dernier et les pierres de taille de l'édifice.

Le calcaire étant rare, même introuvable au voisinage de Hadda, la chaux devait être d'un prix élevé. De larges lamelles de gypse ayant été trouvées dans les fouilles de Begram, au milieu des décombres, avec d'autres produits également rares, comme la nacre et le lapis-lazuli, il est possible que ce soit le minéral auquel on ait eu recours pour la fabrication du plâtre.

Le marbre (cipolin) de Dar-Ounta ne peut donner de chaux, car, trop magnésien, il ne cuit pas, de sorte que l'on doit considérer le gypse et la chaux comme des matières étrangères au pays, difficiles, de ce fait, å se procurer, donc précieuses.

J'ignore également la provenance des ocres rouge et jaune utilisés comme peintures. Le lapis-lazuli employé comme couleur provenait de la Haute-Koktcha oú le gîte était encore exploité voici quelques années. Un autre gîte a été récemment découvert prés de Maïmana.

Le talc provenait des montagnes s'élevant au Nord de Begram. Il servait, après avoir été porphyrisé, aux enduits des murs. C'est un minéral blanc, presque pur, encore extrait de cet endroit

et dont on trouve d'abondants débris dans les ruines du Kohistan ; il était donc d'un emploi courant. C'est sur des lamelles de schiste que sont modelés les ornements épais, comme les consoles et les modillons.

Ces lamelles servaient de tenons, elles s'enfonçaient profondément dans le stupa, maintenues entre deux de ses pierres de taille ou noyées dans la maçonnerie. Dans les modillons, elles sont généralement jumelées. Pour les bas-reliefs en schiste, de même que pour certaines statues, de gros clous en fer, semblables å des boulons sans écrous, constituaient les tenons.

Avant d'aborder l'examen des pierres de taille, une remarque s'impose, inspirée par la nature des pierres schisteuses employées dans les constructions. Ce sont toujours des lamelles ou des

dalles plus ou moins épaisses, se délitant donc suivant des plans de séparation faciles å susciter

jusqu'å l'obtention d'une épaisseur limite. Celle-ci atteinte, on constate qu'en brisant ces dalles, elles se déchiquettent sur leurs cassures. Parfois, ce sont des schistes ardoisiers se résolvant, sous

un choc sec, en menues lamelles paralléles. D'autres dalles sont gneissiques et remplies de grenats. Il ne fait aucun doute que ces pierres sont empruntées au voisinage de la localité, soit aux montagnes dominant Djelål-Abad, soit aux collines limitant la dépression de Hadda. Point n'est besoin, pour en trouver, de remonter jusqu'au Safed-Koh.

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