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0072 Les Fouilles de Haḍḍa I : vol.1
Les Fouilles de Haḍḍa I : vol.1 / Page 72 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000277
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tions bouddhiques. Tout d'abord, la première, la plus ancienne, l'époque oú l'art grec et son influence apparaissent lå. Toutes les hypothèses sont permises, aidées par la présence, déjà cinq siècles avant notre ère, du sculpteur Téléphanés de Phocée aux ateliers de Xerxès et de Darius [Pline, XXXIV, xix, 19]. D'après cela, l'on peut admettre que dés Alexandre, ou immédiatement après lui, des artistes grecs ont pu être appelés pour exécuter l'ornementation de nos stupa ou pour l'inspirer, d'autant mieux que les Lagides entretenaient des relations étroites et suivies avec l'Orient.

Envisager le caractère de nos têtes ne laisse qu'une impression dénuée de précision et sans valeur chronologique.

L'autre limite, je veux dire l'époque où nos sites ont disparu, devient un peu moins imprécise. Fa-hien [12, 5o] constate, å son passage dans cette province (env. + 400), la présence de près d'un millier de stupa. Vers 53o, aprés le passage de Song-yun, ces édifices, ai-je déjà fait remarquer (fasc. III, 12), ont été condamnés par la férocité du Hun Mihirakula à l'abandon et å la ruine où, un siècle plus tard, devait les trouver Iliuen-tsang.

D'autre part, l'art de Hadda étant incontestablement exécuté ou inspiré, au moins en partie, par des artistes grecs, il est normal de supposer que ces derniers aient pu affluer au moment oú les relations de la Méditerranée avec l'Orient ont été très intenses. Les magistrales études de Letronne [Recueil des inscriptions grecques et latines, Paris, 1842-48] montrent qu'elles atteignent leur importance maximum avec Trajan, dont le règne correspondrait à celui de Kaniska, et les fautes de Dioclétien les ruinent irrémédiablement. L'on est donc en droit de supposer que Fa-hien ait passé au moment oú nos fondations bouddhiques atteignaient leur extrême développement ; mais laissons ces hypothèses pour envisager la destruction même de nos édifices.

On peut assurer catégoriquement que les fondations bouddhiques de Hadda n'ont pas été détruites, mais se sont écroulées, par manque d'entretien, après leur abandon.

Les têtes des statues adossées aux murs, comme celles des Bouddhas ornant les stupa, sont toujours enfouies non dans des décombres, mais dans une couche de poussière sableuse plus ou moins agglomérée, déposée entre les éboulis superficiels et le sol. Or, elles ne sont pas localisées en un seul niveau, mais situées indifféremment à la base comme au milieu de la poussière. Et cette couche atteint 1 m. 20 d'épaisseur ; comme elle n'a pas été déposée d'un coup, malgré la violence des vents qui soufflent en toutes saisons et surtout au printemps, on est obligé de supposer une destruction progressive des sites, destruction s'échelonnant sur les quelques années nécessaires à la formation du dépôt.

La croûte de décombres couronnant cette couche due à l'écroulement des stupa, des murs, des toitures, atteint jusqu'à 2 m. d'épaisseur. Elle est constituée par des blocs de terre pilonnée auxquels se joignent ou se substituent, prés des stupa, les moellons de leur maçonnerie. Tout cela est réuni par de la terre ou de la poussière puis cimenté par la circulation des eaux de pluie qui suscitent, dans cet ensemble, une fine cristallisation de gypse ou un dépôt de silice le rendant compact, élastique, et, de ce fait, presque réfractaire å l'attaque des outils de terrassiers.

Il est en conséquence aisé de reconstituer les phases de la destruction des sites. Après leur abandon, les vents accumulent de la poussière sableuse entre les stupa, le long des murs d'enceinte et dans les chambres, sur une épaisseur variant avec les renfoncements ou les découverts. Les têtes des statues d'autant plus vulnérables que le cou, déjà mince, est souvent occupé par un tenon de bois ou de paille qui s'altère peu à peu, se détachent les premières, tombent dans cette couche

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