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0064 Les Fouilles de Haḍḍa I : vol.1
Les Fouilles de Haḍḍa I : vol.1 / Page 64 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000277
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I

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placement de ces ornements était prévu, on traçait, par pression des doigts, sur le stuc pâteux, comme cela était en usage dans la fabrication des briques, de profonds sillons parallèles dont les creux, comme les saillies extérieures, constituaient autant de surfaces d'adhérence.

Dans les travaux plus soignés, une caréne aiguë, préparée dans le stuc encore mou, esquissait le personnage. Ce cas est fréquent. On l'observe, notamment dans le grand stupa de Bagh-Gaï et toujours cette esquisse donne la position et les proportions du tronc, de la tête et des membres.

En un seul endroit (B, 23), cette caréne n'était pas modelée sur le stuc, mais sculptée å la surface de la pierre de taille.

Beaucoup des Bouddhas de petite taille étaient modelés après application de leur stuc sur une surface sèche ; aussi s'en détachent-ils aisément sous le choc. C'est alors qu'apparaissent nettement ces différentes manières d'en accroître l'adhérence par des trous, des carènes ou des sillons.

Il est parfois admis, à tort en ce qui concerne Hadda, qu'ils étaient exécutés au moule. L'examen des pièces ornant un même stupa montre que les faces seules sont semblables, donc moulées ; mais, que ce soit la chevelure, le geste ou les plis de la sariahdti, les différences apparaissent nettement; ainsi, même dans des personnages semblables, les plis varient de l'un à l'autre. A côté d'un Bouddha aux plis bien fouillés, s'en trouvent d'autres où ils sont esquissés à la pointe ou simplement peints. En outre, leur disposition et leur nombre est variable dans toutes les statuettes de même taille et d'un même niveau. Enfin, il suffit de comparer les chevelures pour se rendre immédiatement compte de leur différence dans le nombre et la disposition des trous alignés qui en traduisent l'ondulation.

Les Bouddhas sont modelés généralement dans une masse compacte de stuc. Toutefois, en deux endroits (Deh-Ghoundi et Gar-Naô), nous avons remarqué, à la faveur d'une altération ayant enlevé la couche superficielle du stuc, que les personnage tout d'abord exécutés nus, afin d'en bien respecter les proportions, étaient ensuite habillés d'une mince épaisseur de stuc (II, pl. 9, f), ce qui prouve déjà que l'artiste savait discipliner son métier. Il est possible que cette méthode ait été couramment usitée, mais on n'a pu la constater ailleurs qu'en cet endroit, car elle ne peut être révélée que par une certaine altération ou un décollement superficiel du stuc. Un dessin recueilli à la surface de B, 55 autoriserait cependant à le croire. On y voit en effet Angulimala attaquant le Bouddha, esquissé nu, ainsi que les autres personnages, et sur ce dessin, où l'anatomie est scrupuleusement respectée, tant dans la forme que dans ses proportions, la chute des vêtements est seulement indiquée par la direction que doivent prendre les plis (fig. 142).

Cette remarque, en tous cas, nous a conduit à examiner de prés quelques-unes des statuettes détachées de leurs stupa et il a été constaté que si elles étaient le plus souvent appliquées sur les parois, sans autre indication que les saillies en caréne ou les sillons d'adhérence, l'on remarquait en certains endroits une esquisse à la pointe, traçant sur le stuc, quand il était encore mou, le contour de la statuette, et marquant la position et la dimension de la tête, celles du tronc, comme enfin la position des genoux.

Ailleurs, cette esquisse était simplement ébauchée d'un trait rouge exécuté au pinceau ainsi que j'en ai déjà fait la remarque, mais je ne saurais affirmer que ce soit là une indication pour le modeleur, plutôt qu'une bande sombre destinée à cerner le personnage et bien le détacher de son fond. En aucun cas l'on n'a observé que ce cerne fût nettement antérieur à l'application des statuettes; il eût fallu d'ailleurs détruire celles-ci, le plus souvent, pour le vérifier.