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0062 Les Fouilles de Haḍḍa I : vol.1
Les Fouilles de Haḍḍa I : vol.1 / Page 62 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000277
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Le rinceau des frises est, sauf en de rares exceptions, trés simple. C'est une ligne en sinusoïde dans les courbures de laquelle sont accrochées des feuilles se présentant de face ou de profil et comme pliées suivant leurs nervures principales. Elles se détachent à l'intérieur de la courbe et reviennent sur elles-mêmes, de manière que leurs lobes soient tournés vers l'intérieur. Les lobes sont à trois dents et les extrémités en sont parfois trés arrondies, rappelant ainsi nos rinceaux romans. Dans les rinceaux les mieux exécutés, de temps à autre un raisin est substitué à l'une des feuilles, ce qui les prouve inspirés de la vigne. Certaines feuilles se présentant de profil sont jumelées et disposées en sens opposé.

Ces rinceaux, s'ils ne sont pas sculptés, sont dessinés à l'ocre rouge et à l'ocre jaune, quelquefois esquissés par un sillon préalablement exécuté dans le stuc mou. Il en existe sur un fond coloré afin que le dessin ressorte plus vigoureusement (fig. 4o).

Le plus simple de ces rinceaux ornait la frise du stupa P, 5. L'un des mieux exécutés provient du stupa TK, 141 (fig. 4o, g, h). Mais le plus beau appartient au grand stupa K, i (fig. 4o, j). Il était sculpté dans le schiste. A chaque courbe, la branche se divisait donnant deux volutes opposées; les vrilles et les raisins s'enchevêtraient dans une belle allure décorative. Enfin, des feuilles de vigne voisinaient avec d'autres, indéterminables, placées en contre-sens du rinceau. Ces dernières n'étaient souvent qu'un feston semi-circulaire s'estompant insensiblement dans la roche (II, pl. 26, c).

Dans les rinceaux compliqués, des personnages ou des animaux s'ajoutent à ces ornements. On le constate dans les contre-marches sculptées de l'escalier C, a, et dans certains fragments trouvés autour des stupa TK, 4 3-45 et TK, 71-94. Les branches de ces rinceaux sont renflés d'un ou de deux fuseaux montrant, en leur milieu, une ligne de suture en dents de scie ; les feuilles sont comme précédemment et les personnages qui leur sont superposés s'encadrent au sommet des courbes. L'un d'eux souffle dans une conque ; ailleurs, un autre frappe sur un tambourin qu'il maintient au niveau de la poitrine. C'est aussi, par places, un loup ou un tigre dressé sur les pattes de derrière, se présentant de profil ou encore une gazelle au repos (II, pl. 27, a, a', a").

Un rinceau en feuilles de chêne a été trouvé ; cela est d'autant plus surprenant que cet arbre n'existe pas dans le pays oiz l'on ne connaît que le petit chêne de Numidie à feuilles rappelant celle du houx (II, pl. 26, j). Il est vrai qu'une feuille d'acanthe grossièrement exécutée ressemble assez A celle du chêne et en examinant les variations des feuilles de nos chapiteaux, nous sommes obligés de constater que les modeleurs ne sont jamais arrêtés par les plus audacieuses fantaisies.

Il existait certainement des rinceaux inspirés par d'autres plantes que la vigne, car près du stupa TK, 68, l'un d'eux a été trouvé avec un fruit en champignon (fig. 4o, b) sur une tige à vrilles rappelant celle des courges.

Enfin, dans les fragments de schiste provenant du stupa K, 1, des bas-reliefs sont encadrés de rinceaux portant, non plus la feuille de vigne, mais une fleur vue de face ou de derrière et pourvue indifféremment de cinq ou six pétales (II, pl. 26, a), comme dans les espaces laissés par les modillons, décor également en usage dans les monuments romains.

Telles sont les principales formes de rinceaux, mais les fragments trouvés au cours des fouilles montrent qu'il en existait d'autres ; malheureusement, leur reconstitution est impossible.

Dans le stupa B, 51, l'échine de l'entablement est ornée de feuilles de lotus disposées côte à côte, pointe en bas, à la façon de nos rais-de-coeur. Enfin, dans les entablements, nous trouvons des ornements en bagues (B, 31), en chevrons, etc. Il est à remarquer que ces ornements ne