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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

CHINE •   

CHAPITRE Ier

GÉOGRAPHIE GÉNÉRALE - OROGRAPHIE -'HYDROGRAPHIE -

CLIMAT

SITUATION La Chine est le vaste empire qui occupe la partie orientale du continent asiatique: elle s'étend entre le 18° et le 42° de latitude Nord et entre le 96° et le 12o° de longitude Est, méridien de Paris.

NOMS Ses habitants désignent leur pays sous le nom de

Tcltoung Kouo, l'Empire du Milieu, appliqué à l'origine à la province de Ho-nan, fief de la dynastie des Tcheou qui régna sur l'empire de 1 i22 à 255 avant J.-C.; eux-mêmes s'appellent Tchorrng Kouo jen, Hommes de l'Empire du Milieu. Dans les instruments diplomatiques, on se sert de l'expression Ta. Ts'ing Kouo, le Grand Empire Ts'ing, d'après la dynastie mandchoue qui régnait depuis le XVIIe siècle, comme sous la dynastie chinoise précédente, on se servait de l'expression Ta Ming Kouo, Grand Empire Ming. D'autres appellations font allusion à la situation géographique de l'empire, telles Tien hia (Sous le Ciel) et Se Haï (Quatre Mers): si l'on jette les yeux • sur une mappemonde chinoise, on verra en effet que pour ses habitants, la Chine occupe le centre du monde qui se compose d'un continent ou plutôt d'une grande île centrale. Elle est baignée par une mer intérieure remplie d'îles et qui a pour limites un cercle de terre qui est censé représenter les deux Amériques. Une seconde mer forme la ceinture du monde; dans cette grande mer extérieure, trois îles: à droite, Lieou p'o chan et l'arbre Fou-sang au Soleil Levant; à gauche, la montagne Man au Soleil Couchant; au bas, Ho-chan, au centre, sur terre, entre deux fleuves, dans un cercle entouré de murailles Tchorrng youen, nom ancien de la province de Ho Nan, donné à tout l'Empire du Milieu, Tchornug Kouo. Les deux plus anciens spécimens de la cartographie chinoise paraissent être deux cartes gravées sur pierre conservées dans le musée épigraphique de Si-ngan fou appelé la «Forêt des Stèles »; elles remontent à l'année 1137 de notre ère; M. Chavannes les a décrites dans le Bulletin de l'École Française d'Extrénre Orient (1903).

D'autres désignations sont poétiques: Tciconng Hona Kouo, l'Empire fleuri du Milieu, ou simplement Horta Kouo, l'Empire fleuri, ou Houa Yen, Langage fleuri; quelques-unes se rapportent aux anciennes dynasties: Houa Hia, les Hia sont la première dynastie de la Chine; Han Yen ou Han Tscn, hommes ou fils de Han, d'après la dynastie Han qui régna depuis 206 avant J.-C.; T'ang jen ou T'ang chan, hommes ou montagnes de T'ang, d'après la dynastie qui domina du VII° au Xe siècle de notre ère. C'est ce nom de Tang chan que les Chinois des Indes néerlandaises donnent à leur pays: ce qui semblerait . démontrer que les Chinois ont émigré dans les îles de la Sonde beaucoup plus tôt qu'on ne le pense généralement.

Le nom même de Chine vient probablement de la dynastie

des Ts'in qui remplaça celle des Tcheou à la fin du IIIe Siècle avant notre ère et dont le renom s'étendit au loin; les peuples de l'Asie antérieure la désignent sous le nom de Tchin ou de Mafia Tchin, la Grande Chine. Les géographes anciens (Ptolémée) indiquent un pays de Sinae au Sud-Est de l'Asie, au Sud du pays de Seres, la Sérique, Serica, le pays de la soie. Florus énumère les Seres parmi les peuples qui visitèrent Rome à l'époque d'Auguste et Horace célèbre leur habileté à manier l'arc:

Doctus sagittal tendere Sericas

Arcu paterno? .. .

Les voyageurs du moyen âge, comme Marco Polo et Odoric de Pordenone, appellent Cathay, la Chine du Nord, et Manzi, la Chine du Sud. Ce nom de Cathay qui vient de la dynastie tartare des K'i-tan, ou Leao, allait être perdu bientôt pour, l'Europe qui lui rendra le nom de Chine; ce nom de Cathay sera pendant quelque temps, et par erreur, appliqué, au XVIIe siècle, au Tibet, lorsque le père de Andrade aura, en 1624, écrit sa relation. Cathay ne restera que sous la forme de K'itaï, Kitâf, en russe, Kitâia en grec et dans les langues musulmanes. Le nom de Manzi ou Mangi, de Man tseu, désignait les barbares d'une manière générale. Les Chinois du Nord, du Cathay, à l'époque des Kin et des Youen (Mongols) traitaient les gens du Sud de barbares, représailles des envahisseurs du Nord pour l'appellation qui leur était donnée par les Chinois du Midi, de Pe t'ai, fous du Nord.

SUPERFICIE L'empire chinois comprend: 1° La Chine propre-

ment dite ou les dix-huit provinces; 2° la Mandchourie, berceau de la dernière dynastie; 3° les colonies, c'est-à-dire la Mongolie, l'Ili, le Kou kou nor et le Tibet. Nous n'avons à nous occuper ici que des dix-huit provinces ou Clue pa-cheng. Elles sont bornées à l'Est et au Sud par la mer, au Nord-Est par la Mandchourie, au Nord par la Mongolie, à l'Ouest par le Tibet, au Sud-Ouest par la Birmanie, au Sud par le Tong King et la mer.

Il est difficile d'avoir, je ne dirai pas des chiffres exacts, mais seulement approximatifs, de la superficie de l'empire chinois. Le Calendrier Annuaire de Zi-ka-wei (1906), qui est une des meilleures sources de renseignements sur la Chine, donne aux dix-huit provinces une superficie de 3.970.000 kilom. carrés ainsi répartis: Tche-li, 300.000; Chan Toung, 145.000; Chan Si, 212.000; Ho Nan, 176.000; Kiang Sou, 100.000; Ngan Houei, 142.000; Kiang Si, 180.coo; Tche Kiang, 95.000; Fou Kien, 120.000; Hou Pe, 185.000; Hou Nan, 216.000; Kan Sou, 325.000; Chen Si, 195.000; Se Tch'ouan, 566.000; Kouang Toung, 259.x; Kouang Si, 200.000; Kouei Tcheou, 174.000; Yun Nan, 380.000. L'Atlas des, Missions catholiques, calculant d'après les rapports

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