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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0031 Chine : vol.1
中国 : vol.1
Chine : vol.1 / 31 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000239
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CHINE

 

   — 233

 
  1. Les sacrifices moyens ont neuf objets: le soleil, la lune, les mânes des empereurs et rois des dynasties précédentes, Confucius, les anciens patrons de l'Agriculture et de la Soie, les dieux du Ciel et .de la Terre, et l'année du Cycle.

  2. Les sacrifices inférieurs, Kioun-se, s'adressent soit à des bienfaiteurs défunts, à des hommes d'État célèbres, soit au vent, à la pluie, au tonnerre, aux montagnes, aux fleuves, etc.

C'est au solstice d'hiver, qu'a lieu la grande fête de la religion d'État, c'est le jour où l'empereur, Fils du Ciel, se rend officiellement au T'ien tan, Temple du Ciel, à Pe King.

LAOTSEU Le célèbre philosophe Lao-tseu est originaire de la

ET LE   province de Ho Nan; il est né en effet la troisième
TAOISME année de Ting Wang, prince de Tcheou, c'est-à-dire en 604, à K'io jin, ancien royaume de Ts'ou, province actuelle du Ho Nan. Le nom de famille de Lao-tseu était Li, son petit nom Eul, son titre honorifique Pe yang, et son nom posthume Tan. Il fut garde des archives de Lo, capitale des souverains de la dynastie Tcheou. Prévoyant la décadence de ces princes, il quitta son emploi, et entreprit un voyage; à la passe de Han Kou, province de Ho Nan, le gardien Yin Hi, le pria d'écrire ses pensées peur son instruction avant de se retirer du monde. En conséquence, Lao-tseu, composa son ouvrage le Tao Te King en deux parties: le Tao et le Te, la Voie et la Raison, et l'ayant confié à Yin Hi, il disparut. On ignore quand il mourut. Se'-ma T'an, qui a fait la critique des écoles philosophiques, considère l'école du Tao comme la synthèse parfaite de toutes les portions de vérité que contiennent les autres systèmes. Son taoïsme, souvent obscur, mais élevé, ne ressemble en rien à celui d'aujourd'hui, mélange de superstitions grossières. M. Chavannes a essayé d'en dégager

ainsi la théorie: e Un principe unique règne au-dessus du monde et se réalise dans le monde, lui étant à la fois transcendant et immanent; il est en même temps ce qui n'a ni forme, ni son, ni couleur, ce qui existe avant toute chose, ce qui est innommable, et d'autre part, il est ce qui apparaît dans les êtres éphémères pour les disposer suivant un type . et imprimer sur eux comme un reflet de la raison suprême . .. sur cette métaphysique on peut fonder une morale. L'homme, dit Se-ma T'an, se compose d'une âme et d'un corps; l'âme est ce qui le fait vivre, le corps est le substratum de l'âme; la mort est la séparation de l'un et de l'autre; or ce qui est ainsi séparé ne peut plus se réunir; ce qui est mort ne peut plus renaître. Mais pourquoi la mort survient-elle? C'est parce que l'âme en luttant s'épuise, tout de même que le corps, s'il peine beaucoup, se détruit. La conformité au Tao nous permettra d'éviter cette usure de notre être. En effet, tout effort ne se produit que parce qu'il rencontre une résistance; une action parfaitement harmonieuse ne serait arrêtée par rien et aurait par là même une durée infinie.... La loi suprême de la morale prescrit donc à l'homme d'unifier son énergie, c'est-à-dire d'identifier toutes les forces de son être avec le Tao; par

Reclus, Grande Géographie HI

ce moyen, il ne sera plus en conflit avec rien dans le monde, puisqu'il se conformera à l'harmonie universelle.... Il n'est pas non plus de philosophie plus tolérante. En s'identifiant avec le Tao, le penseur reconnaît que dans le monde on peut soutenir aussi bien que tout est vrai et que tout est faux, que rien n'est vrai et que rien n'est faux. Les propositions les plus opposées ne sont contradictoires qu'en apparence; on peut les concilier en se plaçant au point de vue de l'éternel devenir n.

LES   On pourra se demander comment cette doc-

SUPERSTITIONS trine pure, abstraite, s'est transformée en un mélange de recherches alchimiques, de

pratiques de sorcellerie, de superstitions bouddhistes qui composent aujourd'hui le Tao Kiao, la religion ou l'enseignement du Tao. Cette transformation est due à Tchang Tao-ling, né en 34 après J.-C. dans une pauvre chaumière d'un petit village du Tche Kiang, situé au pied du T'ien mou chan, dans la préfecture de Hang Tcheou. De bonne heure Tchang se livra à l'étude des ouvrages de Lao-tseu à laquelle il ajouta des recherches sur l'alchimie, science qui avait pour but , a de prolonger la vie au delà des bornes de la nature D. Déjà la doctrine pure de Lao-tseu . s'était transformée et avait été remplacée par des pratiques de magie et de sorcellerie, et les taoïstes abandonnant les hautes spéculations philosophiques de leur Maître se livraient à la recherche du Tan et du Kin tan à l'aide duquel ils pourraient fabriquer de l'or et obtenir l'immortalité: dans le but de poursuivre ses recherches, Tchang se retira au Pei in chan, au Nord de Ho Nan fou, et tout en continuant ses méditations sur

.le Tao avec les disciples qu'il avait réunis autour de lui, il chèrchait, d'après les diagrammes du Yi King, à découvrir les principes de la vie éternelle. Tchang se rendit ensuite dans le pays

de Chou, aujourd'hui le Se tch'ouan; c'est là qu'il découvrit l'élixir de longue vie, l'expérimenta sur lui-même et se transforma subitement en un jeune homme beau et bien fait. Cependant Lao tseu lui apparut, lui ordonna de détruire les démons qui tyrannisaient la province, puis mille jours après leur entrevue, lui annonçait qu'il allait prendre place dans le Palais des Génies; Tchang fit venir son fils et lui dit: e Que de génération en génération, les fils continuent mon pontificat; que nul, s'il n'est le fils ou le petit-fils de mes descendants, à quelque degré que ce soit, ne soit appelé à l'hérédité. » Ainsi fut créée la hiérarchie des prêtres taoïstes chargés de chasser les hérésies et les dénions, en réalité adonnée à des pratiques de magie et de sorcellerie.

On ne me pardonnerait pas de ne pas donner le portrait de Tchang Tao-ling tel qu'il est représenté par un auteur chinois cité par M. Imbault-Huart.

e Son corps avait neuf pieds deux pouces de long; ses sourcils étaient hirsutes; son front large; son crâne, rouge comme le vermillon; ses prunelles, vertes. Il avait un gros nez et des joues anguleuses; ses yeux étaient triangulaires; des cornes étaient cachées sous son crâne; ses mains pendantes dépassaient le genou. Il s'asseyait avec la majesté

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Phot. Gerrab.l'ourtellemont

Sorcier chinois