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0051 Chine : vol.1
中国 : vol.1
Chine : vol.1 / 51 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000239
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CHINE

qui fait encore l'admiration des générations d'aujourd'hui: la Grande Muraille ou Muraille des Dix Mille Lis (Wan-li tc{rang t~lc'eng) percée par les passes de Chan liai kouan, la première à l'Est, de Tchang kia k'eou (Kalgan), de Yen men (au Nord du Chan Si), de Kia yu kouan, la dernière à l'Ouest; les parties de la Chine en dehors de la Grande Muraille sont dénommées K'eon wai (en dehors); celles qui sont en deçà sont dénommées K'eounei (en dedans). La Grande Muraille, fort délabrée en certains endroits, varie en hauteur de 5 m. à to m., elle est défendue de distance en distance par des tours; tantôt en terre jaune, ailleurs elle est construite en briques; sa longueur est de plus de 2.000 kilom.; elle est plus épaisse à sa base qui a parfois 7 m. qu'à son sommet qui n'a guère que 4 m. de largeur.

Au IIe siècle avant J.-C., l'empereur Wou de la dynastie des Han, projetant une alliance avec les ennemis jadis irréconciliables des Hioung Nou, les Ta Yue Tchi, qu'il croyait encore dans l'Ili, alors qu'ils étaient déjà passés en Sogdiane, leur envoya comme ambassadeur un certain Tchang K'ien, qui se mit en route en l'an 138 avant J. C. Tchang K'ien fut arrêté presque immédiatement par les Hioung Nou, s'enfuit au Ferghana et arriva entre le Syr-Daria et l'Amou-Daria, chez les Yue Tchi, qui, lancés dans de nouvelles aventures, avaient déjà oublié leurs luttes avec leurs anciens adversaires; l'ambassadeur était de retour en Chine en 126, après avoir subi une nouvelle captivité chez les Hioung Nou avant de rentrer dans sa patrie. Ce voyage, qui n'eut pas d'effet immédiat, eut par la suite une importance considérable, car les Chinois, au lieu de se diriger versl'Occident par la route du Nord et le territoire hostile des Hioung Nou, suivirent la route des T'ien Chan, et comme la vallée de l'Ili était occupée par les Wou Souen, en 115, l'empereur \Vou envoyait de nouveau Tchang K'ien, vers ces derniers, qui accueillirent bien l'envoyé chinois, mais se sentirent trop faibles pour s'allier au souverain chinois. Wou• avait d'ailleurs complété les travaux du Kan Sou par une ligne de défense pour garantir le territoire au sud de la rivière Sou lai et pour étendre sa puissance dans la direction du Lob Nor.

LES   A partir du Pr siècle de notre ère, les Hioung

HIOUNG NOU Nou voient leur puissance disparaître devant celle

OU HUNS   des Chinois; ils se retirent vers l'Ouest, où sous
ÉN EUROPE le nom de Huns, ils acquièrent une nouvelle célébrité. Dans la seconde moitié du IVe siècle,. les Huns se divisent en deux branches: un groupe conduit plus tard par Attila roulera, en la dévastant, à travers l'Europe, et sa vague formidable ira, en 451, se briser dans les Champs Catalauniques contre les forces compactes et disciplinées des Romains d'Aétius, des Visigoths de Théodoric, des Francs de Mérovée et des Burgondes, unis dans un sentiment de commune conservation pour arrêter l'élan destructeur des barbares asiatiques. L'autre groupe détruira le royaume Kouchan de Caboul, le royaume de Gandhàra et l'empire goupta, et, vainqueur du souverain sassanide Pirouz, en 484, sous le nom de Huns Blancs ou Hephthalites, crééra dans l'Asie centrale un vaste empire, avec Badakshân, à l'Est de Faizabad actuel, comme capitale, qui. auVIe siècle, succombera aux attaques des Tou Kiué (Turcs) occidentaux alliés du roi de Perse. Les Tou Kiué, jadis, comme d'ailleurs les Hephthalites, sujets des Jouan Jouan, les véritables Avares, dont le chef résidait au Nord de Touen houang et dont la puissance s'étendait de Karachahr à la Corée septentrionale, écrasèrent leurs maîtres au Vie siècle. Après une période de grande puissance, ces Tou-Kiué, une centaine d'années plus tard, virent leur influence passer aux Ouigours, connus d'abord sous le nom de Talas; ceux-ci, qui remontaient aux anciens Hioung Nou, eurent plusieurs capitales dont Kao tch'ang, Kho tcho ou Idiqut-Chahri, près de Tour-fan, et plus tard Qara Balgasoun, sur la rive gauche de la rivière Orkhon, quand ils eurent défait les Turcs septentrionaux (744).

Reclus, Grande Géographie Ill

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CONQUÊTE   Comme nous l'avons vu, c'est sous Wou-ti

DES TERRITOIRES (140-87 avant J.-C.), que l'on peut faire

DE L'OUEST   remonter les explorations des Chinois vers
l'Ouest. Au Iersiècle de notre ère, le fameux général Pan-Tch'ao fit la conquête de tout le bassin du Tarim formé des cours d'eau qui baignent les villes du Sud des T'ien Chan dont le déversoir est le Lob Nor; là on trouvait les villes ou royaumes de Yu-t'ien (Khotan), Sokiu (Yarkand), Soule (Kachgar), Kou-mo (Aqsou), Yen-k1 (Karachahr), Che-tch'eng (Ouch-Tourfan), Kieoutseu (Koutcha), etc. C'est également à cette époque qu'il faut placer les renseignements sur la route de la soie donnés par le négociant macédonien Maës Titianus à Marin de Tyr et conservés par Ptolémée.

LA ROUTE Rappelons que cette route conduisait de HiéraDE LA SOIE polis sur l'Euphrate, par 'Hékatompylos, Aria et

Margiana (Merv), à Bactres, puis au nord au district montagneux de Komedi qui sépare l'Oxus de la rivière de Wakhshab et de Karategin, aux pâturages du plateau de l'Alai, et quittait le bassin de l'Oxus pour celui du Tarim. Par la passe de Taun-murum, on gagnait la grande route qui met Kachgar en communication avec le Ferghana par le TerekDavan, après avoir passé la Tour de Pierre, Tachkourghan, dont la position n'est pas encore fixée, et qui n'est sans doute pas celle que l'on rencontre en remontant du Taghdoumbach Pamir vers le Nord.

La décadence de la puissance chinoise dans l'Asie centrale commença dès le début du IIe siècle de notre ère sous l'empereur Ngan-ti (107-120) des Han postérieurs. Au IIIe siècle, l'empereur Wou-ti (265-290), qui avait reconstitué, avec la dynastie des Tsin occidentaux, l'unité de la Chine divisée entre trois dynasties pendant la période dite San kono tchi, essaya de" rétablir l'influence du Céleste Empire dans la vallée du Tarim, et nous verrons l'importance de ce règne au point de vue archéologique.

EXTENSION La destruction par la Chine (658-659) de l'empire

   DE   des Turcs occidentaux avait étendu la puissance

L'EMPIRE   du Fils du Ciel au delà de l'Oxus jusqu'à

CHINOIS   l'Indus; c'est l'époque de sa plus grande ex-

tension vers l'Ouest; mais les difficultés d'ordre intérieur pendant la souveraineté de l'impératrice Wou Heou, la reprise des conquêtes arabes (Ta-zi ou Ta-chi) et surtout l'occupation de Kachgar (670-692) par les Tibétains, qui fermaient la route des Pamirs à l'envahisseur de l'Est, rendirent illusoire la domination de la Chine dans ces contrées lointaines, malgré l'expédition victorieuse que conduisit, en 747, le général Kao Sien-tche au delà des Pamirs, à travers les passes de Baroghil et de Darkot, qui lui livra Gilgit et la route de Cachemire. Semblable expédition serait aujourd'hui impossible: les Anglais, en occupant ces mêmes passes, se sont rendus maîtres du Wakhân et par conséquent de la vallée du Haut Oxus et empêchent par suite toute menace d'invasion par le Nord du bassin de l'Indus.

A la suprématie des Tibétains, au ViIIe siècle, se substitue celle des Ouïgours, qui s'étend de Pei t'ing (Goutchen) à Aqsou.

Enfin, au milieu du Xe siècle, Satok Boghra-Khan, qui régnait de l'Issik Koul à Kachgar, se convertit à l'Islam.

DYNASTIE Rappelons que les Tartares Orientaux K'itans,

DES   d'origine toungouse, sous la conduite de Ye-liu

   LEAO   A-pao-Ki, créèrent en 907, dans la Chine sep-
tentrionale la dynastie des Leao, qui régna successivement à Leao-Yang en Mandchourie et à Yen King (Pe King). Refoulés à leur tour vers l'Ouest, au XIIe siècle, par une autre tribu toungouse, les Niu-tchen, comme jadis les Yue Tchi par les Hioung Nou, les Leao s'emparèrent de la Kachgarie, 63