国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF グラフィック   日本語 English
0062 Chine : vol.1
中国 : vol.1
Chine : vol.1 / 62 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000239
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

260

H. CORDIER

ouverts au commerce étranger par le traité de Nan King de 1842; les bureaux des douanes maritimes n'ont été installés que le 12 juillet 1854. Le pays dans lequel se trouve cette ville, devenue le centre le plus important du commerce de l'Extrême-Orient, a subi de très grands changements. Sous les premières dynasties chinoises, il faisait partie de Yang-tcheou, l'une des neuf provinces établies par Yu-le-Grand; sous la dynastie Soung, au commencement du VIII° siècle, la ville de Soung Kiang se nommait Houa-ting et son port Houa-ting haï est le moderne Chang Haï. Le pays était autrefois appelé Hou tu, et c'était là que la rivière dite de Wou Soung, d'après le nom du village qu'elle baigne à sa barre, se jetait à la mer. Jadis, ce qu'on

Une rue de Chang. Hai

appelle aujourd'hui la rivière de Wou Soung, remontait jusqu'à Sou tcheou et portait le nom de rivière de Sou Tcheou; ce dernier nom n'est plus donné au cours d'eau que depuis Chang Haï jusqu'à Sou Tcheou. Le Houang P'ou, comme on désigne généralement la rivière qui passe à Chang Haï, coulait à peu près depuis Soung Kiang jusqu'à Kao tchang miao où se trouve l'arsenal actuel, puis se jetait directement dans la mer; un canal ancien, élargi en 1403, sous l'empereur Young lo, de la dynastie des Ming, nommé le Fan-Kia Pang ou Van Kia Pang, réunit le • Houang P'ou, depuis Kao tchang miao, à la rivière de Wou Soung; c'est ce canal, désormais désigné sous le nom de Houang P'ou, qui baigne la ville actuelle de Chang Haï et les concessions française et anglaise. En 1360, Chang Haï fut élevé au rang de hies, c'est-à-dire de ville de troisième classe; en 1590, les murailles furent construites pour servir de remparts contre les pirates japonais. Mais la grande prospérité de Chang hai ne date que de l'arrivée des étrangers.

Les environs de Chang haï furent le théâtre des efforts des

premiers Jésuites. Le célèbre Matteo Ricci trouva un puissant appui en Siu Kouang-k'i qui était Co-lao ou Tchoung t'ang (grand

secrétaire), ministre pendant la période Wan-li, auteur d'un grand

nombre d'ouvrages scientifiques estimés. Le village de Siu Kia houei (Zi-ka-wei, dans le dialecte local), à 6 kilom. au Sud-Ouest

de Chang Haï, ainsi nommé à cause de la sépulture de cet homme

d'État célèbre, est le siège d'un grand établissement de missionnaires, créé en 1850, qui comprend avec sa dépendance de

T'ou sé-wè un observatoire fondé en 1872, une imprimerie, un orphelinat, etc. Ce fut à Zi=ka-wei que l'on construisit, dans la province de Kiang Nan, la première église d'architecture européenne.

Au XVIII° siècle, lors des difficultés des Anglais avec les autorités de Canton, il avait été question de transporter le com

merce britannique dans un autre port: outre Amoy et les Chousan, Chang Haï fut un des points désignés. Le rapport de Frederick' Pigou, chef de la factorerie anglaise à Canton qui concluait à l'adoption de ce dernier point, resta dans les cartons. Ce ne fut que beaucoup plus tard, par suite d'un intérêt de propagande à la fois évangélique et commerciale, que Chang Haï fut visité, le 20 août 1831, par le missionnaire protestant K. F. A. Gützlaff, qui y retourna l'année suivante (juin) à bord du vaisseau Lord Amherst, en compagnie de Hugh Hamilton Lindsay, officier au service de l'East India Company. Son exemple fut suivi en 1835, par deux autres missionnaires protestants, Medhurst et Edwin Stevens, qui visitèrent Chang Haï à bord du Huron.

Lors de la guerre d'opium, après la prise de Ning Po, la flotte anglaise arriva, le 13 juin 1842, devant Wou Soung, dont elle s'empara le 16. La ville même de Chang Hai tomba entre les mains des Anglais trois jours plus tard. Les Anglais choisirent pour leur établissement l'espace compris, sur les bords du Houang P'ou, entre la crique de Sou tcheou et le Yang King pang, et le capitaine G. Balfour fut le premier consul anglais de Chang Haï où il arriva le 5 novembre 1843.

A la suite du traité signé en 1844 par notre envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, M. Théodose de La-grené, nous imitâmes l'exemple des Anglais et nous envoyâmes comme agent consulaire à Chang Haï, M. de Montigny. Déjà, nos missionnaires Jésuites supprimés à la fin du XVIII° siècle, avaient repris possession de leur ancienne province de Kiang Nan. Montigny établit la concession française entre le Yang King pang et les murs de la ville; elle a été agrandie en 1899.

En 1848, l'évêque protestant Boone créa la concession américaine sur la rive gauche de la crique de Sou Tcheou, sur

Phot. Chw»e,u•Ybvirm

Un restaurant chinois

la route de Wou Soung; on nomma Hong que, devenu Hong kew, cette portion de la ville, parce qu'elle se trouvait à l'embouchure, k'eou, de la petite rivière Hong.

Chang Haï se compose donc, sur la rive gauche du Houang P'ou des concessions étrangères et de la ville chinoise, entourée de remparts, avec son administration spéciale, enserrée en amont par le faubourg de Ton Ka dou (Tong kia tou) au-delà duquel s'étend l'arsenal impérial de Kao tchang miao. Les concessions étrangères sont bordées par un large quai que l'on nomme Bund; ` deux grandes belles rues conduisent de ce quai hors de la ville; l'une, française, appelée dans la concession rue du Consulat, conduit au village de Zi-ka-wei; l'autre anglaise, le Ma-lou, route des chevaux, dans le Settlement, jadis Park-lane, aujourd'hui Nanking Road, forme une agréable promenade jusqu'au Bubbling