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0054 Chine : vol.1
中国 : vol.1
Chine : vol.1 / 54 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000239
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H. CORDIER

LA   Le misérable Hien Foung mourut l'année suivante

   CHINE   (22 août 1861); il eut pour successeur son fils Tsai

   DEPUIS   choun qui reçut le nom de règne de Ki-tsiang et

1860   après un coup d'état à la suite duquel la régence fut

exercée par les impératrices douairières Ts'eu Hi et Ts'eu Ngan avec le prince Kong, celui deT'oung-tche. Tout d'abord, il fallait écraser la rébellion des T'ai P'ing; grâce au concours des étrangers, anglo-chinois commandés par Ward, Burgevine, Holland, Gordon, franco-chinois par l'amiral Protet tué à Nanjao le 19 février 1863, Tardif de Moidrey, Lebrethon de Caligny, Pierre d'Aiguebelle et Prosper Giquel et aussi à l'activité du fou-t'ai du Kiang Sou, Li Houng-tchang, Sou tcheou (5 décembre 1863), Hang tcheou (21 mars 1864), et enfin Nan King le 19 juillet 1864, furent reprises, et les chefs rebelles se suicidaient ou étaient exécutés. Des traités furent signés par les Américains (18 juin 1858), le roi de Prusse et le Zollverein (2 septembre 1861), les Danois (13 juillet 1863), les Espagnols (Io octobre 1864), les Hollandais (6 octobre 1863), les Belges (2 novembre 1865), les Italiens (26 octobre 1866), les Autrichiens (2 septembre 1869). Le 2I juin 1870 le consul de France à T'ien Tsin, son chancelier, l'interprète de la légation de Pe King, et sa femme, deux Français, deux Lazaristes, trois Russes et neuf soeurs de St-Vincent de Paul furent massacrés à T'ien Tsin. La guerre qui éclata entre la France et l'Allemagne nous empêcha de tirer de ce crime la vengeance nécessaire. Le haut fonctionnaire Tch'oung heou fut envoyé en France porter les excuses de son gouvernement.

T'oung tche, marié en octobre 1872, prenait les rênes du gouvernement le 23 février 1893; le lendemain il recevait en audience solennelle les ministres étrangers accrédités à sa cour; l'empereur mourut de la variole le I2 janvier 1895 au moment où surgissaient de graves difficultés extérieures et son cousin.le jeune T'sai tien, âgé de quatre ans, monta sur le trône sous le nom de Kouang siu; sa tante, l'impératrice Ts'eu Hi exerçait de nouveau la régence conjointement avec l'impératrice Ts'eu Ngan qui mourut en 1881. Une mission anglaise avec le colonel Horace Browne devait, d'accord avec le gouvernement chinois, se rendre de Bhamo en Birmanie en Chine; cette mission fut attaquée à la frontière le 21 février 1894, et l'interprète Margary fut assassiné à Manwyne; de longues et difficiles négociations qui faillirent être rompues à diverses reprises, aboutirent à la signature de la Convention de Tche fou (13 septembre 1876) divisée en trois sections: la première réglait l'affaire Margary avec excuses et indemnité de 200.000 taels; la seconde, avait trait aux relations diplomatiques et consulaires, et la dernière, toute commerciale, était relative à l'ouverture des ports de I Tch'ang et Wou hou, sur le Kiang, de Wen Tcheou, dans le Tche Kiang, et de Pak hoi, dans le Kouang Toung; c'est à la suite de cette convention que des légations permanentes chinoises furent établies à l'étranger.

L'AFFAIRE Une affaire plus épineuse encore fut le règlement

   DE   de l'affaire de Kouldja. L'occupation du Sud des
KOULDJA T'ien Chan par Yakoub beg amena les Russes

à se saisir temporairement (1871) du territoire au Nord de ces montagnes dont la capitale est Kouldja; quand Yakoub beg eut été vaincu, les Chinois réclamèrent la restitution de cette contrée et Tch'oung Heou fut envoyé en Russie pour conduire les négociations; çe diplomate signa en octobre 1879 à Livadia, un malencontreux traité, qui fut dénoncé par le censeur Tch'ang Tche toung. Tchoung Heou fut condamné à mort et le traité ne fut pas ratifié; la guerre entre la Russie et la Chine faillit éclater, mais de nouvelles négociations conduites par le marquis. Tseng aboutirent au traité signé à St-Pétersbourg le 12-24 février 1881 par lequel le Céleste Empire rentrait en possession d'une grande partie du territoire qu'il réclamait.

Les relations entre la France et la Chine furent rétablies sur des bases normales par le traité de T'ien Tsin (9 juin 1885, Patenôtre), la convention commerciale de T'ien Tsin (25 avril 1886, Cogordan), et une convention additionnelle (26 juin 1887, Ernest Constans). Cependant Kouang Siu atteignait sa majorité et se mariait le 26 février 1889. A la suite de l'assassinat à Chang Haï du coréen Kim-ok-Kyoum, inféodé aux Japonais (28 mars 1894), la guerre éclata entre la Chine et le Japon; elle ne fut terminée que par le traité. signé à Shimonoseki le 17 avril 1895: les Japonais gardaient les Pescadores et Formose et obtenaient la cession du Liao Toung qu'ils rétrocédèrent aux vaincus à la suite de l'intervention de la France, de la Russie et de l'Allemagne. Après cette guerre, diverses cessions à bail furent consenties aux puissances étrangères: Port Arthur et Ta lien wan aux Russes, Kiao Tcheou aux Allemands qui s'étaient emparés de ce point à la suite du massacre des Pères Nies et Henle (I" novembre 1897), Wei Haï-wei aux Anglais, Kouang Tcheou wan aux Français.

L'IMPÉRATRICE Cependant l'empereur faisait en juin 1898

TS'EU HI.   une tentative de réforme qui le 20 septembre
LES BOXEURS. suivant était contrecarrée par un coup d'état

NOUVELLE   de l'impératrice Ts'eu hi qui reprenait le
INTERVENTION pouvoir dont elle dépossédait le malheureux EUROPÉENNE Kouang Siu, souverain de nom seulement. Cette réaction fut suivie du soulèvement d'adversaires des étrangers désignés sous le terme de a boxeurs ». Avec la complicité de la cour, le mouvement gagna Pe King. Le ministre d'Allemagne, le baron von Ketteler, fut assassiné le 20 juin 190o et les légations furent assiégées jusqu'au 14 août, époque à laquelle elles furent délivrées par les troupes internationales envoyées à leur secours; la cour, comme en 1860, s'était enfuie: un grand nombre de victimes avaient été faites parmi les étrangers. Après de longues négociations, un protocole fut signé à Pe King le 7 septembre 19o1 par les plénipotentiaires étrangers, le prince K'ing, etc. Les principaux coupables étaient châtiés, une indemnité de 450.000.000 de haikouan taëls devait être payée, un quartier spécial devait être réservé aux étrangers dans la capitale, des missions d'excuses devaient être envoyées en Allemagne et au Japon, un ministère des affaires étrangères, tuai won pou, devait remplacer l'insuffisant Tooung-/i Yamen, Li Houng-tchang, l'un des signataires du protocole, mourait peu après le 7 novembre 1901. La cour réfugiée à Si ngan fou rentra à Pe King et Ts'eu Hi ne tarda pas à redevenir plus puissante que jamais, mais elle meurt en novembre 1908; l'empereur l'avait précédée de peu de jours dans la tombe.

Le malheureux Kouang Siu est remplacé (14 novembre 1908) par son neveu P'ou Yi, fils de Tsai Foung (prince Tch'oun), né le I I février 1906; on lui donne le nom de règne de Siouen t'oung; le prince Tch'oun est désigné comme régent.

LA   Mais le pays était mécontent, un mouvement

RÉVOLUTION révolutionnaire dont les causes sont trop mul-

ET LA   tiples pour être analysées ici éclate avec le ré-
RÉPUBLIQUE formateur Soun Ya-tsen à sa tête; la cour fait

CHINOISE   appel à Youen Che-k'ai qui, disgrâcié par le
régent il y a deux ans, s'est retiré dans sa province. Celui-ci arrive à Pe King, négocie avec les rebelles et entreprend de prouver aux Mandchous que la situation est perdue pour eux; il y réussit, les princes sont apeurés, et l'empereur enfant abdique. La république est proclamée et Youen Che-k'ai en devient le I°" mars le premier président. Nous devons nous arrêter ici' et je répèterai ce que j'ai dit ailleurs: la monarchie mandchoue est à terre, la république chinoise est proclamée, mais elle n'existe pas encore.